Le marché de l’immobilier de luxe en Suisse reste l’un des plus onéreux au monde, avec des prix au mètre carré atteignant des sommets dans certaines communes. Saint-Moritz confirme sa position de leader, même si la hausse des prix marque un net ralentissement cette année. UBS a récemment publié un classement détaillé qui met en lumière ces tendances et leurs évolutions.
La Suisse occupe une place particulière dans le paysage mondial de l’immobilier de prestige, attirant une clientèle internationale en quête de biens rares et sécurisés. Le classement d’UBS dévoile que les communes suisses figurent parmi les plus chères au monde, avec des prix souvent inaccessibles pour une large majorité d’acheteurs. Ces chiffres traduisent aussi une dynamique de marché qui se modifie en 2024, notamment avec une augmentation des prix moins marquée qu’auparavant, rapporte Watson.
Saint-Moritz en tête du classement suisse
Selon UBS, Saint-Moritz est la commune la plus chère pour l’immobilier de luxe en Suisse. Le prix au mètre carré y démarre aux alentours de 43 000 francs, plaçant la station grisonne devant Gstaad et Verbier. Ces dernières proposent des tarifs qui débutent respectivement à 39 000 et 36 000 francs le mètre carré. Dans certains cas très spécifiques, les prix peuvent atteindre 50 000 francs, voire exceptionnellement 100 000 francs au mètre carré, notamment dans ces communes alpines.
Ce classement souligne que la dynamique des prix a ralenti en 2024 pour la deuxième année consécutive. L’augmentation annuelle moyenne des logements de luxe se limite à 1,2 %, une progression largement inférieure à celle des années précédentes, d’après UBS. Cette baisse de rythme ne reflète pas un désintérêt de la demande, qui reste soutenue, mais plutôt une correction après des hausses jugées excessives lors des années passées.
Disparités régionales et évolution des prix
L’étude d’UBS met en avant des différences marquées selon les régions. Alors que la région de Zoug connaît la plus forte progression depuis 2019 avec plus de 40 % d’augmentation, d’autres secteurs affichent des hausses plus modérées. Autour du lac de Zurich, les prix ont augmenté de 30 à 40 %, alors que la progression est inférieure à 20 % autour du lac Léman et au Tessin.
À Cologny, sur les rives du lac Léman, les prix démarrent à près de 36 000 francs le mètre carré pour les biens de luxe. Les communes proches de Genève affichent des prix à partir de 25 000 francs. Sur les bords du lac de Zurich, Küsnacht enregistre les tarifs les plus élevés, avec environ 32 000 francs le mètre carré, et d’autres communes dépassent les 28 000 francs pour des propriétés similaires.
Facteurs influençant la demande et perspectives à court terme
UBS explique que malgré la baisse de la dynamique de hausse des prix, la demande reste soutenue en 2024, en partie grâce à la baisse des taux d’intérêt et à la performance des marchés boursiers. Cependant, le niveau élevé des prix et la force du franc suisse freinent certains acquéreurs étrangers.
La région de Zoug illustre cette situation, avec une diminution de 2 % des prix au mètre carré en 2024, marquant une remise en question du niveau des tarifs dans cette zone. Par ailleurs, les turbulences sur les marchés boursiers et des perspectives économiques modestes pour la Suisse laissent peu d’élan pour une demande intérieure plus forte.
UBS prévoit une année 2025 marquée par une consolidation, avec une hausse des prix toujours modérée. La Suisse conserve néanmoins sa place parmi les destinations les plus chères au monde pour l’immobilier de luxe, avec quatre communes suisses figurant dans le top 10 mondial, Saint-Moritz se positionnant juste derrière Aspen et Monaco.








