Sergio Ermotti, le PDG d’UBS, a perçu un salaire de 14,9 millions de francs pour l’année 2024. Cette rémunération suscite de vives critiques et relance les débats sur les salaires des dirigeants dans le secteur bancaire en Suisse. Après une rémunération de 14,4 millions de francs pour une période de seulement neuf mois en 2023, Ermotti reste l’un des patrons les mieux payés du pays, une situation qui fait grincer des dents dans un contexte économique difficile.
Le montant de la rémunération d’Ermotti n’est pas passé inaperçu et fait écho à des critiques similaires émises l’année précédente. Sa rémunération, qui atteint des sommes astronomiques, a de nouveau mis en lumière la question de l’équité salariale dans un pays où les inégalités de revenus continuent de faire débat.
Après un rachat tumultueux de Credit Suisse par UBS, le salaire du PDG fait partie d’une discussion plus large sur les pratiques financières et l’écart de richesse dans le pays. En 2023, Sergio Ermotti avait perçu 14,4 millions de francs pour seulement neuf mois de travail, un montant déjà jugé excessif par certains critiques, rapporte Blick.
Un salaire record qui place Sergio Ermotti parmi les mieux payés
En 2024, Sergio Ermotti a vu son salaire augmenter pour atteindre 14,9 millions de francs, consolidant ainsi sa position parmi les dirigeants les mieux rémunérés en Suisse. Cette rémunération représente une somme considérable, bien qu’il soit devancé par Vas Narasimhan, le CEO de Novartis, dont le salaire annuel atteint 19,2 millions de francs. Par ailleurs, le CEO de Sunrise, André Krause, a également perçu une rémunération de 15,4 millions de francs en 2024. Le montant versé à Sergio Ermotti pour l’année 2024 a été révélé dans le rapport annuel d’UBS, publié en mars 2025, et témoigne d’une continuité dans la politique salariale de la banque suisse, indique le média helvétique.
En comparaison, la rémunération d’Ermotti pour 2023, de 14,4 millions de francs, avait déjà attiré l’attention, bien qu’il n’ait travaillé que neuf mois après sa prise de fonction en avril 2023. Son arrivée à la tête d’UBS a eu lieu dans un contexte particulier, marqué par le rachat de Credit Suisse, ce qui a contribué à justifier en partie son salaire élevé. Cependant, cette rémunération est loin d’être unanime dans sa justification, surtout dans un climat où les critiques des salaires excessifs des dirigeants bancaires se font de plus en plus entendre, rapporte la source.
Les critiques sur les salaires des dirigeants de banques se multiplient
Le salaire de Sergio Ermotti a relancé les débats sur les rémunérations des grands patrons des entreprises suisses. En 2023, sa rémunération avait déjà provoqué une vague de critiques en raison de l’ampleur des bonus attribués aux dirigeants, notamment dans un contexte économique difficile. Thierry Burkhart, président du Parti Libéral-Radical (PLR), avait dénoncé l’impact de ces bonus sur la confiance de la population dans l’économie en général, qualifiant les rémunérations excessives de « destruction de la confiance » dans le système financier suisse. Il faisait référence à la perception croissante des salaires des patrons comme étant déconnectés des réalités de la population.
Face à ces critiques, Sergio Ermotti s’était défendu en soulignant qu’il était étonné de la focalisation sur les salaires des dirigeants d’entreprises, expliquant que ces montants n’étaient jamais remis en question dans des secteurs comme le sport ou le divertissement, où les salaires des stars sont souvent beaucoup plus élevés. Cette réponse a toutefois été jugée insuffisante par certains observateurs, qui estiment que l’ampleur des rémunérations dans le secteur bancaire, notamment en période de crise économique, reste difficilement justifiable, souligne la source.
Vers une régulation des salaires dans le secteur bancaire ?
Les discussions autour des salaires des dirigeants bancaires ont pris une nouvelle tournure en 2025, avec l’adoption par le Conseil des Etats d’une motion visant à instaurer un plafond salarial pour les banquiers. Le conseiller aux Etats de l’Union démocratique du centre (UDC), Jakob Stark, est à l’origine de cette proposition, qui suggère de limiter les salaires annuels des dirigeants à une fourchette de 3 à 5 millions de francs.
Cette proposition a trouvé un écho favorable parmi certains économistes, notamment Marc Chesney, professeur émérite de mathématiques financières à l’Université de Zurich, qui a souligné que les salaires et bonus des grandes banques étaient beaucoup trop élevés et devraient être régulés. Toutefois, l’Association suisse des banquiers a vivement contesté cette motion, arguant qu’une telle intervention politique représenterait une ingérence excessive dans l’économie de marché libérale, d’après Blick.