70 % des Suisses jugent leur pays confronté à un problème

Cette tendance s'explique notamment par des divisions croissantes sur des questions sensibles comme l'immigration, la gestion de la crise sanitaire et le soutien à l'Ukraine. Le rapport met en lumière une polarisation émotionnelle qui ne semble pas prête à se dissiper, impactant profondément le paysage politique et social suisse.

L'étude a été réalisée auprès de 2500 personnes, et ses résultats illustrent une société suisse de plus en plus fracturée. Certains sujets, comme l'égalité des sexes et l'organisation de l'État social, provoquent encore des débats, mais avec un degré de compromis plus élevé. Pourtant, les fractures autour de l'immigration et des mesures de santé publique révèlent un véritable fossé entre les différents segments de la population.

Polarisation accrue autour de l'immigration et des mesures sanitaires

L'un des résultats les plus frappants de cette étude est l'importance de la polarisation émotionnelle concernant l'immigration. Une part significative de la population suisse s'oppose fermement aux politiques favorisant une immigration plus ouverte, ce qui crée des clivages visibles au sein de la société. Cette tendance s'exprime par des positions radicales et des ressentiments qui semblent s'intensifier au fil du temps.

Les mesures prises pendant la crise sanitaire sont également un sujet qui divise profondément. Plus de 50 % des répondants jugent nécessaire de maintenir des restrictions des libertés individuelles pour lutter contre les pandémies futures. Cependant, une large portion de la population reste opposée à ces mesures, ce qui souligne une fracture persistante dans l'opinion publique suisse. Ces divergences se manifestent particulièrement dans les milieux politiques, où les partis de droite et de gauche se trouvent souvent sur des positions opposées. Le fossé entre les partisans de l'UDC et du PS apparaît clairement dans ces débats, illustrant une polarisation qui va bien au-delà des simples divergences d'opinion.

Vers une société plus ouverte au compromis sur les enjeux sociaux

Si certains sujets font naître des tensions profondes, d'autres, comme l'égalité des sexes et les questions sociales, suscitent des débats plus modérés. Sur ces sujets, la population suisse semble plus ouverte au compromis, avec une majorité favorable à l'extension des prestations sociales et à l'égalité des genres. Cette ouverture pourrait offrir des opportunités pour des réformes sociales à venir, apportant un souffle de consensus dans un contexte politique par ailleurs marqué par de fortes polarités.

Les Suisses sont généralement d'accord sur la nécessité de maintenir un système de protection sociale solide, et il existe un large soutien à l'idée que les démarches pour l'égalité des sexes doivent être poursuivies. Cette volonté de compromis sur certains enjeux sociaux pourrait devenir un point d'ancrage pour des changements futurs, bien que ces réformes risquent de rester minoritaires face aux clivages plus marqués sur des questions telles que l'immigration.

Les profils des électeurs les plus polarisés

L'étude souligne que les électeurs des partis UDC et PS (Union Démocratique du Centre et Parti Socialiste) sont les plus polarisés émotionnellement, affichant souvent des positions opposées sur des sujets clés comme l'immigration ou les mesures sanitaires. Ces électeurs ont aussi tendance à éprouver des sentiments négatifs très forts envers ceux qui tiennent des positions divergentes sur ces questions.

À l'inverse, les personnes ayant une forte confiance dans les autorités gouvernementales et médiatiques, ainsi que celles impliquées dans des activités bénévoles, se montrent moins affectées émotionnellement par les débats publics.