51 000 ménages romands cherchent un logement en France

Face à la vie chère, 51 000 ménages romands cherchent un logement en France, attirés par des coûts réduits mais freinés par l’éloignement et la bureaucratie.

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Déménagement
51 000 ménages romands cherchent un logement en France | Econostrum.info - Suisse

Les prix du logement et des biens de consommation ne cessent d’augmenter en Suisse romande, rendant la situation particulièrement difficile pour de nombreux ménages. Cette pression financière pousse certains habitants à envisager une installation en France tout en conservant leur emploi en Suisse. Un choix qui pourrait transformer en profondeur le paysage économique et social de la région.

Loin d’être une simple intention, le phénomène prend de l’ampleur. D’après l’enquête de Comparis, un tiers des Romands interrogés envisage l’option d’un déménagement, et 5,1 % d’entre eux, soit environ 51 000 ménages, sont déjà en quête d’un bien immobilier en France. Cette tendance, qui touche particulièrement les jeunes adultes, pourrait encore s’intensifier dans les années à venir.

Un exil motivé par des raisons financières

Les principales motivations de ce départ massif sont avant tout économiques. Selon l’étude de Comparis, 40,3 % des sondés citent le coût de la vie en Suisse comme principal facteur d’incitation. Viennent ensuite les prix de l’immobilier, jugés plus avantageux en France par 33,9 % des participants à l’enquête.

Si certains recherchent avant tout une meilleure qualité de vie, cet aspect reste secondaire pour beaucoup. Seuls 29,3 % des sondés estiment qu’un déménagement en France leur offrirait un cadre de vie globalement plus agréable. L’espace et la superficie des logements ne figurent pas parmi les priorités principales, comme l’a souligné Comparis dans ses analyses.

L’impact de ces départs est particulièrement visible dans les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel, où la pression immobilière est la plus forte. À la fin de l’année 2024, le canton de Genève comptait déjà 114 900 travailleurs frontaliers, un chiffre en constante progression.

Des obstacles qui freinent certains candidats au départ

Si de nombreux ménages sont prêts à franchir la frontière, plusieurs barrières ralentissent encore leur décision. L’éloignement des proches est l’un des principaux freins, cité par 47,7 % des sondés. Le temps de trajet entre le domicile et le lieu de travail en Suisse est également une inquiétude majeure pour 47,4 % des participants.

Au-delà des aspects logistiques, des questions administratives et fiscales compliquent aussi les démarches. Selon Comparis, 45,1 % des personnes interrogées redoutent la complexité des systèmes d’impôt et d’assurance maladie en France. « Beaucoup de personnes semblent avoir l’impression que l’administration et la bureaucratie sont plus faciles à gérer en Suisse qu’en France », explique Harry Büsser, expert immobilier chez Comparis.

Ces inquiétudes n’empêchent cependant pas le phénomène de prendre de l’ampleur. Comme le souligne l’étude, plus de 67 % des Romands ayant sérieusement envisagé de déménager connaissent déjà des amis ou des proches installés en France. Cette influence du réseau social joue un rôle clé dans la décision finale.

Une tendance qui pourrait s’accélérer

L’effet d’entraînement est un élément clé de cette vague de départs. Selon Comparis, près de 90 % des sondés ayant pris la décision de s’installer en France connaissent déjà des personnes ayant franchi le pas avant eux. À l’inverse, ce pourcentage chute à 60 % chez ceux qui excluent totalement cette option.

Cet exode vers la France pourrait donc s’amplifier dans les années à venir. « Plus il y aura de ménages qui déménagent en France, plus les Romands auront d’amis qui ont déjà franchi le pas. Cela augmentera ainsi leur disposition à en faire de même », conclut Harry Büsser dans l’étude.

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