Alors que les températures estivales incitent à la fraîcheur, une sélection de 15 sites de baignade à travers la Suisse met en lumière la diversité et la richesse des paysages aquatiques du pays. Du Valais à la Thurgovie, en passant par les Préalpes vaudoises, ces endroits souvent méconnus illustrent un art de vivre au contact direct de la nature.
La Suisse, bien que sans accès à la mer, regorge de plans d’eau spectaculaires, parfois en pleine ville, parfois nichés au cœur de paysages sauvages. Cette tradition helvétique de se baigner dans les rivières et lacs locaux, ancrée dans le quotidien, attire aujourd’hui l’attention pour sa simplicité et sa connexion à l’environnement.
Avec des sites accessibles en transports publics ou à pied, ces lieux offrent une alternative à la baignade classique. Blick a recensé ces coins d’eau comme des destinations à part entière, valorisant leur spécificité géographique et culturelle.
Une diversité géographique au service de la baignade
Parmi ces 15 lieux, certains sites se distinguent par leur origine géologique ou leur cadre naturel exceptionnel. À Sierre, dans le Valais, le lac de Géronde, vestige d’un ancien bras du Rhône, a vu le jour à la suite d’un éboulement survenu il y a quinze mille ans. Alimenté par une source souterraine, il est entouré de vignes et dispose de bassins aménagés pour les familles.
Dans les Préalpes vaudoises, le lac Retaud, perché à 1685 mètres d’altitude, reflète les sommets alentour et se distingue par ses eaux peu profondes et ses berges herbeuses. Sa température oscille entre 18 et 20°C l’été, et il est accessible à pied depuis le col du Pillon ou en voiture depuis les Diablerets.
À l’autre extrémité du pays, les étangs de Hauptwil, en Thurgovie, racontent une histoire différente. Créés au XVe siècle pour la pisciculture par des chanoines, ils ont ensuite servi l’industrie textile avant d’être classés biotopes protégés dès 1946. Ce réseau de cinq petits lacs forme un espace de baignade calme et respectueux de la biodiversité.
Des sites urbains qui préservent une tradition vivante
Certaines baignades se déroulent au cœur même des villes suisses, dans un esprit à la fois pratique et patrimonial. À Berne, les bains de Lorraine, construits en 1892, permettent aux baigneurs de se laisser porter par le courant de l’Aar jusqu’à une ancienne piscine en bois, sous le regard des institutions fédérales.
À Saint-Gall, ce sont les étangs historiques, aménagés au XVIIe siècle pour les blanchisseries et casernes, qui accueillent les baigneurs. La séparation des sexes, toujours en vigueur dans les noms des bassins, témoigne de l’héritage social du lieu. Les cabines en bois de style Art nouveau accentuent ce caractère patrimonial.
Rheinfelden, de son côté, propose une expérience singulière dans les eaux du Rhin. Depuis la presqu’île boisée accolée au vieux pont de pierre, les baigneurs peuvent descendre jusqu’aux bains publics, tout en longeant la cité médiévale fondée en 1130. Cette baignade transfrontalière entre la Suisse et l’Allemagne reste encore peu connue malgré sa dimension historique.
Une immersion naturelle accessible sans infrastructure lourde
Ce panorama montre aussi que la baignade en Suisse se conjugue souvent avec une démarche douce et respectueuse. Dans le val d’Hérens, les bassins naturels de Combioula, alimentés par des sources à 28°C, illustrent cette simplicité. Le site n’est accessible qu’à pied, en traversant des plateaux et des villages traditionnels.
Plus haut encore, dans le vallon de Réchy, le lac du Louché, situé à 2567 mètres d’altitude, demande trois heures de marche depuis le Crêt-du-Midi pour être atteint. Il offre une baignade sauvage au cœur des alpages, récompensée par la pureté du paysage.
Enfin, la Pointe du Grain, sur les rives du lac de Neuchâtel, constitue une des rares plages sauvages encore préservées. Aucune infrastructure touristique n’y est présente, hormis une buvette de plein air. Cette absence renforce le caractère brut et authentique du lieu, entre vignes et cordons boisés.








