Le Plan Épargne Retraite (PER) continue de séduire un nombre croissant de Français grâce à sa simplicité et aux avantages fiscaux qu’il procure. Cependant, peu de personnes savent qu’il peut également jouer un rôle clé dans l’optimisation d’une succession. Ce placement présente des spécificités qui permettent d’atténuer considérablement la fiscalité appliquée aux héritiers.
Accessible à tous depuis cinq ans, le Plan Épargne Retraite voit sa notoriété progresser. Selon une étude récente du Cercle des épargnants et d’Ipsos, 48 % des Français déclarent bien connaître ce produit d’épargne, une proportion en hausse constante.
Ce succès s’explique principalement par sa simplicité d’utilisation et par l’avantage fiscal dont bénéficient les épargnants lors des versements. Ce dispositif permet en effet de déduire les sommes investies du revenu imposable, dans la limite de 10 % des revenus annuels.
Cette incitation fiscale encourage de nombreux contribuables à l’adopter pour préparer leur retraite. Toutefois, si cet avantage est bien identifié, un autre atout du PER reste largement sous-estimé : son intérêt en matière de transmission de patrimoine. En effet, le régime fiscal du PER en cas de décès réserve des avantages significatifs aux bénéficiaires désignés, notamment en matière d’imposition sur les successions.
La fiscalité du PER avantage les héritiers
L’assurance vie est souvent présentée comme le placement de référence pour la transmission de patrimoine, grâce à son abattement fiscal modulé en fonction de l’âge du souscripteur au moment des versements.
Le Plan Épargne Retraite, quant à lui, fonctionne différemment. Son régime successoral repose principalement sur la date du décès du souscripteur. Si celui-ci survient avant 70 ans, un abattement de 152 500 euros s’applique à chaque bénéficiaire. Après cet âge, cet abattement tombe à 32 500 euros, à partager entre tous les héritiers.
Là où le PER se distingue réellement, c’est sur le traitement de l’avantage fiscal obtenu lors des versements. En principe, les sommes versées sur un PER sont soumises à une imposition différée, l’épargnant bénéficiant d’une déduction fiscale lors des dépôts, mais devant s’acquitter de l’impôt lors des retraits.
Cependant, en cas de décès avant la liquidation du PER, cet impôt n’est jamais réclamé. Contrairement à d’autres produits, les bénéficiaires ne sont pas redevables des impôts différés par le souscripteur, ce qui peut représenter une économie fiscale conséquente.
Une exonération totale pour le conjoint survivant
Un autre atout du PER réside dans le traitement spécifique réservé au conjoint survivant. Lorsque le bénéficiaire est le conjoint du défunt, il est totalement exonéré de droits de succession. De plus, cette exonération s’étend aux prélèvements sociaux de 17,2 % qui s’appliquent normalement sur les plus-values réalisées dans le cadre du PER.
Ainsi, en plus d’offrir une solution d’épargne efficace pour préparer la retraite, le Plan Épargne Retraite permet aussi une transmission de patrimoine fiscalement optimisée. Il constitue une alternative intéressante à l’assurance vie, particulièrement pour les contribuables souhaitant maximiser l’avantage fiscal à la fois à l’entrée et lors de la transmission.
Un outil patrimonial à considérer
Si le Plan Épargne Retraite est d’abord conçu comme un instrument d’épargne à long terme, il mérite une attention particulière dans le cadre de la gestion de patrimoine. En raison de ses caractéristiques fiscales, il peut permettre d’organiser une succession dans des conditions très avantageuses, notamment en cas de décès avant la liquidation des fonds.
Malgré ces atouts, il reste encore méconnu du grand public. Une meilleure information sur ses avantages successoraux pourrait inciter davantage d’épargnants à le considérer non seulement pour leur retraite, mais aussi comme un levier efficace de transmission patrimoniale.