Stations de ski : vers une interdiction massive des locations ?

Avec des logements souvent anciens et mal isolés, les stations de ski sont particulièrement concernées par les nouvelles réglementations énergétiques. D’ici 2034, une grande partie des biens pourrait être interdite à la location, sauf si des travaux de rénovation sont réalisés. Une situation qui menace l’offre locative et soulève des questions sur l’avenir du tourisme en montagne.

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Station de ski
Stations de ski : vers une interdiction massive des locations ? | Econostrum.info

Les stations de ski françaises font face à un enjeu majeur : près de 65 % des logements pourraient être interdits à la location de longue durée d’ici 2034 en raison de leur mauvaise performance énergétique. La loi Climat et résilience, renforcée en 2025 par la loi anti-Airbnb, impose progressivement des restrictions sur les passoires thermiques, mettant en péril de nombreuses locations touristiques.

Les stations de ski françaises se distinguent par un parc immobilier ancien, construit en grande partie avant 1974, donc avant la première réglementation thermique. Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), 28 % des logements situés en station sont classés F ou G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), soit plus du double de la moyenne nationale. Dans certaines zones alpines, ce chiffre dépasse 33 %.

L’altitude accentue le problème, car les conditions climatiques rigoureuses poussent à une forte consommation d’énergie pour le chauffage. Cette situation entraîne des coûts élevés pour les propriétaires et pose un risque accru d’interdiction de location si ces logements ne sont pas rénovés.

Les interdictions progressives des logements énergivores et leur impact sur les stations de ski

La loi Climat et résilience, adoptée en 2021, interdit progressivement la mise en location des logements les plus énergivores. Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G ne peuvent plus faire l’objet d’un nouveau bail locatif. Cette interdiction s’étendra aux F en 2028, puis aux E en 2034.

Si ces logements ne sont pas rénovés, près des deux tiers des locations en station pourraient disparaître, impactant fortement les propriétaires bailleurs et l’économie locale, qui repose largement sur la location saisonnière et touristique.

Jusqu’à présent, la loi ne concernait que la location longue durée. Mais depuis le 1er janvier 2025, la loi anti-Airbnb impose les mêmes restrictions aux meublés de tourisme. Les nouvelles locations touristiques doivent désormais afficher une classe énergétique d’au moins E, et D à partir de 2034.

Pour les logements déjà enregistrés, les propriétaires ont 10 ans pour améliorer leur DPE. Passé ce délai, tous les meublés de tourisme devront être classés entre A et D pour être loués.

Une rénovation énergétique difficile à financer

Pour éviter l’interdiction de location, des travaux de rénovation énergétique sont indispensables. Cependant, la principale aide existante, MaPrimeRénov’, est réservée aux résidences principales. Or, 58 % des logements en station sont des résidences secondaires, exclues du dispositif, comme le mentionne Capital.

Sans soutien financier, de nombreux propriétaires risquent de ne pas pouvoir rénover leurs logements, réduisant ainsi l’offre locative et bouleversant le marché immobilier des stations de ski dans les années à venir.

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