Ce dimanche 15 octobre, la décision de réduire le taux de remboursement des soins dentaires, prise au mois de juin dernier, entre officiellement en vigueur. Au départ, la date de son application a été fixée au 1ᵉʳ octobre, avant qu'elle ne soit repoussée à deux semaines plus tard. Alors que le gouvernement justifie haut et fort cette mesure, les professionnels de la santé dentaire et les patients montent au créneau.
Le taux de remboursement des soins dentaires passe de 70% à 60%
Avec cette réduction significative, les assurances maladie feront une économie estimée à 500 millions d'euros. Les patients, quant à eux, doivent s'inquiéter, notamment ceux qui n'ont pas de Mutuelle. Par exemple, pour les personnes sans Mutuelle et avec un taux de remboursement de 60 %, le simple traitement d'une carie sur une face « est facturé 29,30 euros en tarif conventionné », indique le Dr Brice Kimpe à Templeuve (Hauts-de-France) pour Actu.fr. Sur ce montant, l’Assurance maladie couvrait jusqu'ici 70 % des soins, soit 20,51 euros. Désormais, elle ne couvrira plus que 17,58 euros. Il faudra donc payer 11,72 euros à partir de ce dimanche.
En outre, la réduction des taux de remboursement fera que les mutuelles et les assureurs prendront en charge une part plus importante des dépenses des patients, passant de 30% à 40%. Donc, cette compensation par la complémentaire santé va inévitablement engendrer une hausse de cotisation. « Cette décision aura mécaniquement des conséquences sur les cotisations », soulignait à Actu.fr Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP).
L'Union dentaire tire la sonnette d'alarme
L'Union dentaire, une organisation représentative des chirurgiens dentistes, a exprimé ses inquiétudes. « Les économies d’aujourd’hui seront les problèmes et les dépenses de demain. Cette mesure est du même ordre que celles prises il y a des années, et qui engendrent aujourd’hui les problèmes de démographie et d’accès aux soins dans tous les domaines de la santé », met-elle en garde.
De son côté, le ministère de la Santé estime que cette mesure revêt deux objectifs principaux : « permettre de mieux contribuer à la prévention bucco-dentaire » et « mieux répartir la charge entre l’assurance maladie obligatoire et les assurances complémentaires ». Pour rappel, cette décision controversée s'ajoute à une série d'autres mesures tout aussi décriées, prises dans le secteur des mutuelles depuis la fin de septembre 2023. À l'instar de l'augmentation des cotisations de mutuelles à 4,9% en 2023 pour les personnes de plus de 60 ans.