La prise en charge des frais des soins dentaires est sur le point de connaître une baisse. En effet, le reste à payer à charge du patient va connaître une augmentation, rendant ainsi la facture plus salée pour les Français. Une mauvaise nouvelle pour les couches défavorisées qui peinent à joindre les deux bouts en ce contexte inflationniste.
En effet, les visites chez le dentiste deviendront de moins en moins accessibles, notamment pour les plus démunis. C'est à présent officiel : le reste à charge des patients va connaître une hausse dès le 1ᵉʳ octobre, selon un décret paru au Journal officiel, le 1ᵉʳ août. Les assurés participeront à hauteur de « 35 à 45 % pour les frais d'honoraires des chirurgiens-dentistes et les actes de soins dentaires. À l'exception des actes susceptibles d'être réalisés principalement par des médecins et définis par arrêté du ministre chargé de la Sécurité sociale », est-il indiqué.
Cette hausse du ticket modérateur n'est pas approuvée par l'Union nationale des organismes complémentaires santé (Unocam) ni par le Conseil de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). En effet, ces deux organismes rejettent cette augmentation, bien qu'en général, le restant à payer est remboursé par la mutuelle du patient. Cette situation inquiète le secrétaire général adjoint de l'Unsa, Dominique Corona. « Vous avez entre quatre et cinq millions de Français qui n’ont pas de complémentaire santé. Eux, cette baisse du remboursement de la Sécu, ils vont la prendre en pleine poire ! » s'insurge-t-il.
Les nouveaux tarifs des soins dentaires
La Cnam et les syndicats représentatifs des chirurgiens-dentistes libéraux ont procédé, le 21 juillet 2023, à la signature d'une convention qui encadre les pratiques de ces spécialistes de la santé et acte une revalorisation des prix d'une certaine catégorie de soins dentaires. À l'exemple des actes conservateurs, qui connaîtront une hausse de 30% pour les jeunes de 3 à 24 ans dès 2024. De même, le prix d'un simple bilan sera de 40 euros après 2025, alors qu'il ne coûte actuellement que 30 euros.
Toutefois, l'Unocam s'oppose à la décision du gouvernement qui « n'a pas permis un réel dialogue ». Cette mesure aurait pour conséquence la hausse des cotisations des mutuelles santé, ce qui impactera le pouvoir d'achat des citoyens, déjà mis à mal par l'inflation. Selon le décret paru au Journal officiel, la prise en charge des soins médicaux assurée par la sécurité sociale pourrait atteindre 65 % ou 55 %. D'après le syndicaliste Dominique Coronna, un taux de 60% serait plus plausible, mais rien n'est encore officiel, selon la Cnam.