SNCF : pourquoi Ouigo est dans le viseur du gouvernement espagnol

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Par Djaffar Chilab Publié le 3 avril 2024 à 12h42
SNCF : pourquoi Ouigo est dans le viseur du gouvernement espagnol
SNCF : pourquoi Ouigo est dans le viseur du gouvernement espagnol - © www.econostrum.info

Le ministre des Transports espagnol, Oscar Puente, a ouvertement critiqué la filiale à bas prix de la SNCF, Ouigo, rapporte l’AFP. Le ministre accuse sévèrement la filiale française et dénonce des pratiques « profondément déloyales » en vendant les billets à bas prix « très en dessous » des coûts pour les trains à grande vitesse.

La filiale de la SNCF accusée de dumping

Dans une interview à la radio Onda Cero, lundi 1ᵉʳ avril, Oscar Puente reproche à la filiale française de la SNCF de vouloir accaparer des parts de marché au détriment de la compagnie nationale espagnole Renfe. En substance, Ouigo est accusée de pratiquer le Dumping, un procédé qui consiste à vendre sur les marchés extérieurs à des prix inférieurs à ceux du marché national, ou même inférieurs au prix de revient. Pour rappel, la filiale française à bas prix des TGV est présente en Espagne depuis 2022, à la faveur de la libéralisation du marché ferroviaire espagnol.

Selon le ministre socialiste espagnol, l'ouverture du marché ferroviaire avait engendré « des aspects positifs », notamment une baisse des prix des billets de train. Cependant, il est loin d'admettre le niveau auquel les prix pratiqués par Ouigo ont chuté, les jugeant « insoutenables » par rapport aux autres compagnies opérant dans le même secteur, en particulier la société nationale. À présent, le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez envisage de porter plainte contre Ouigo devant la Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC).

La France désignée comme complice

Le ministre des Transports espagnol trouve la concurrence imposée par la filiale française de la SNCF excessive, n’étant pas à armes égales avec les deux autres entreprises qui se disputent le marché national, à savoir la société nationale espagnole Renfe, qui dispose également d’une filiale à bas prix (Avlo), et la filiale de la compagnie publique italienne Trenitalia (Iryo). « La concurrence doit être loyale et doit permettre aux trois compagnies de faire des bénéfices ou, à tout le moins, de ne pas subir de pertes », insiste le ministre espagnol.

Lundi, le quotidien catalan La Vanguardia rapporte que la concurrence que s’opposent les trois sociétés a fait baisser les prix de 40 % depuis que le monopole de la Renfe a été rompu, il y a trois ans. Selon le même journal, le gouvernement espagnol considère le gouvernement français complice de cette politique tarifaire pratiquée par la filiale Ouigo, dans la mesure où la SNCF, l’entreprise mère, est une entreprise publique.

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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