Afin de trouver des solutions à la fréquentation de plus en plus importante dans les TER de la SNCF, une variété d'options s’offre aux différentes régions de France. Après la Normandie, le Grand Est vient de passer à l’obligation de la réservation. Mais, cela n'a pas tardé à soulever des inquiétudes parmi les voyageurs.
Après la Normandie, la réservation sera obligatoire dans les TER du Grand Est à partir du 6 juillet prochain. Deux lignes radiales au départ et à l’arrivée de Paris seront concernées par cette décision, à savoir Paris - Épernay - Châlons - Strasbourg et Paris - Troyes - Chaumont – Mulhouse. La décision inquiète déjà les voyageurs qui ne pourront, par conséquent, plus utiliser les billets des TER dans les autres trains de la journée.
Qu'est-ce qui inquiète les clients de la SNCF ?
Pierre Debano, porte-parole de l’Association des usagers de la ligne TER Vallée de la Marne, a d’ailleurs vite réagi à l’annonce pour rappeler que « beaucoup prennent ces lignes pour aller travailler à Paris. Certains ne savent pas quand se termine leur journée ». Pour lui, « cette mesure n’a aucun sens ».
De son côté, pour rassurer les voyageurs, la SNCF a fait savoir que 25 % des places assises resteront accessibles sans réservation sur le principe « premiers arrivés, premiers servis », expliquant que « la réservation peut être une solution pour assurer une meilleure gestion des flux de voyageurs ». La région du Grand Est, elle, assure que la décision est dictée par « la nécessité d’offrir des conditions de voyage depuis confortables aux usagers ».
Y aurait-il un projet d’extension vers d’autres régions ?
Pour Pierre Debano, « cette stratégie laisse à penser que la réservation obligatoire sera bientôt en vigueur partout ». Mais, la SNCF rassure de, son côté, qu’« il n’y a pas de projet d’extension à grande échelle de la réservation dans les TER. Cela reste une exception qui s’inscrit dans notre stratégie de services sur mesure que nous mettons à disposition des régions, autorités organisatrices ».
Pour l’instant, l’idée n’est qu’une option à voir de plus près dans le cadre de la recherche de solutions à la fréquentation de plus en plus grande des TER qui a d’ailleurs atteint 21 % depuis 2019. Hormis le Grand Est et la Normandie, aucune autre région ne confirme son intention d’y recourir.
Mais, on regarde tout de même de près
Dans les Hauts-de-Seine, l’idée est à regarder « de près » pour voir ses effets dans le Grand Est, selon le vice-président (LR) chargé des mobilités, des infrastructures de transport et des ports, Christophe Coulon, qui évoque la tenue d’une réunion, à la fin de l’été, pour en tirer les enseignements. *
« Il n’y a aucune étude de notre côté, seulement un suivi », rassure-t-il. Frédéric Aguilera, vice-président (LR) des Hauts-de-Seine, affirme, de son côté, que « rien n’est exclu » et « la réservation est une piste parmi d’autres ». Enfin, notons que les difficultés de la société Alstom empêchent, pour le moment, la mise en application de la meilleure solution qui n’est autre que l’augmentation des capacités de la SNCF17 en TER.
En difficulté, cette dernière n’arrive pas à livrer le matériel dans les délais, contraignant ainsi la société des transports ferroviaires et les régions à chercher d’autres solutions, à l’instar de la différence de tarification entre les heures pleines et les heures creuses ou la régulation du nombre de places vendues.