Depuis près d'un mois, les rebelles houthis multiplient leurs attaques sur les navires traversant la mer Rouge. Résultat : le trafic maritime a chuté de 22 %, annonce l'Union européenne. Si la situation ne s'améliore pas, les répercussions économiques pourraient devenir plus importantes qu'elles ne le sont actuellement.
Pour rappel, « entre 12 et 15 % du trafic mondial emprunte cette route maritime ainsi que 30 à 35 % des porte-conteneurs », indique Valdis Dombrovskis, le commissaire européen au Commerce. Avec l'insécurité qui règne en mer Rouge, de plus en plus de navires commerciaux optent pour un chemin plus long en faisant un détour par l'Afrique du Sud. Un choix qui a, évidemment, un impact sur les prix de transport qui augmentent. Le surcoût en termes de carburant est estimé à plus 20 %, selon la plateforme de logistique Container xChange. Cette même source prévoit une hausse des coûts du transport maritime de 60 %, avec une surprime de l’ordre de 20 % pour les assurances des armateurs.
Vers une hausse globale des prix si l'insécurité persiste ?
Une hausse des prix de transport pourrait donc se traduire par une hausse globale des prix. « L’impact économique plus global sur les prix à la consommation dépendra beaucoup de la durée de cette crise », estime Valdis Dombrovskis. De son côté, le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, avait indiqué que « ce qui se passe en mer Rouge semble, pour l’instant, ne pas avoir de conséquences sur les prix de l’énergie et l’inflation. Mais nous pensons qu’il faut surveiller cela de très près, car ces conséquences pourraient se matérialiser dans les semaines à venir ».
En février, la Commission européenne devrait ainsi réviser ses prévisions économiques avec ce nouveau paramètre majeur qui est l'insécurité en mer Rouge, indique Valdis Dombrovskis. Parmi les décisions qui pourraient être prises, la mise en place de protections pour les navires européens traversant la mer Rouge. De son côté, la Chine a durci le ton. « Nous appelons à la fin du harcèlement des navires civils ainsi qu’au maintien de chaînes d’approvisionnement mondiales fluides et de l’ordre commercial international », a indiqué Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, vendredi, lors d'une prise de parole.
Mohammed al-Bukhait, membre de la direction politique des Houthis, a expliqué, quant à lui, que la Chine et la Russie n'étaient pas une cible pour les rebelles houthis, « Nous sommes même prêts à assurer le passage sécurisé de leurs navires en mer Rouge », avait-il assuré vendredi lors d'un échange accordé au quotidien russe Izvestia.