La fast fashion connaît un succès retentissant à l'échelle mondiale. La France n'échappe pas à cette tendance, avec l'arrivée croissante de marques étrangères proposant des vêtements à des tarifs très bas. Pourtant, cette expansion de la mode à petit prix pose une menace sérieuse pour l'économie nationale. Une situation qui provoque la colère des producteurs locaux.
« La France s'endette pour acheter des vêtements »
Lors d'une interview accordée à nos confrères de France info, le 13 février, Julia Faure, la coprésidente d’Impact France et fondatrice de la marque Loom s'est exprimée sur la fast fashion. Elle rappelle que les enseignes étrangères qui proposent des vêtements à des prix réduits sont loin d'être bénéfiques pour l'économie française. Cela pousse les Français à la surconsommation et engendre de nombreux problèmes sous-jacents. « Le développement du low-cost qui nous appauvrit individuellement, mais qui appauvrit aussi le pays », a-t-elle avancé.
Plus grave encore, elle souligne que la France a perdu près de 3 000 emplois depuis les années 2000 en raison de la fast fashion. « Plus 30 000 emplois ont disparu dans le commerce depuis les années 1970, ça accentue notre déficit commercial. Le textile, c'est 12 milliards d'euros de déficit commercial, la France s'endette pour acheter ces vêtements », déplore-t-elle.
D'autre part, l'industrie de la mode à petit prix est très polluante, étant donné que le textile employé implique des produits synthétiques. Aussi, le nombre de vêtements vendus dans le monde a doublé depuis les années 2000, en raison des prix bas. Cette importation de vêtements pas chers représente un gouffre financier pour la France : « Le textile, c'est 12 milliards d'euros de déficit commercial, la France s'endette pour acheter ces vêtements. », explique la fondatrice de la marque Loom.
Resserrer l'étau sur les marques de vêtements à petit prix
Jugée dangereuse pour l'économie française, la fast fashion a fait réagir le député républicain Adrien Vermorel-Marques qui a récemment soumis une proposition pour mettre en place un bonus-malus sur la vente des vêtements. Concrètement, il souhaite pénaliser les producteurs du low-cost en appliquant une taxe de 5 euros par vêtement. Le parlementaire explique au micro de France-info qu'il souhaite rendre le « made in France » moins cher que le « made in China ». L'entreprise chinoise Shein est principalement visée par cette mesure, accusée de concurrence déloyale par les producteurs locaux.
« Ce qui est injuste, c'est qu'une marque comme la mienne qui produit en France ou au Portugal ou une marque comme Shein qui produit au bout du monde. On paye le même tarif par vêtement », s'indigne Julia Faure. Si cette proposition de loi est votée, les taxes sur les vêtements produits en France seront réduites, tandis que celles sur les vêtements fabriqués à l'autre bout du monde, comme en Chine ou au Vietnam, vont augmenter.