SFR, l’un des plus grands opérateurs téléphoniques en France, se prépare à être racheté d’ici la fin de l’année 2025. Cette opération, complexe et en pleine négociation, va profondément transformer le marché des télécommunications, en particulier pour les 20 millions d’abonnés mobiles de SFR.
Les deux principaux intéressés par cette acquisition, Free et Bouygues, doivent partager les parts de SFR, tout en faisant face à des défis logistiques et économiques majeurs. La vente de SFR se déroule dans un contexte de compétition féroce entre ces deux géants. Bouygues, déjà en partenariat avec SFR sur un grand nombre d’antennes, devrait reprendre une partie de l’infrastructure du réseau de l’opérateur, un processus qui pourrait entraîner un coût supplémentaire de près de 300 millions d’euros.
Cependant, Bouygues semble être prêt à investir cette somme pour récupérer un maximum d’abonnés, en particulier face à son concurrent Free, qui ne semble pas intéressé par le réseau de SFR, mais qui lorgne plutôt sur la part du marché des abonnés à Internet.
La répartition des abonnés de SFR : un casse-tête
La question de la répartition des abonnés, notamment ceux ayant un abonnement internet ou fibre, devient un véritable casse-tête pour les deux opérateurs. Free, qui détient déjà une part importante du marché des abonnés à Internet, cherche à agrandir son portefeuille, mais devra faire face à la concurrence de Bouygues, qui pourrait remporter la plus grande part du marché.
Le découpage des abonnés sera probablement géographique, une approche visant à simplifier la division des clients, mais sans prendre en compte les préférences des abonnés eux-mêmes. Ces derniers n’auront probablement pas leur mot à dire dans le choix de l’opérateur qui récupérera leur contrat.
Les abonnés à la fibre de SFR, qui sont également nombreux, devront faire face à des changements dans leurs services, car la répartition de ces contrats entre Bouygues et Free pourrait également entraîner des modifications de leurs offres. De plus, le service SFR Business, qui est l’un des plus rentables de l’opérateur, représente une autre part de marché convoitée. Ce segment génère plus de 400 millions d’euros de marges et pourrait être valorisé autour de 3 milliards d’euros, un enjeu majeur pour Free et Bouygues.
Les négociations autour de la vente de SFR se poursuivent donc sur plusieurs fronts. Bouygues et Free doivent encore trouver un accord sur la répartition des abonnés et des infrastructures. Pendant ce temps, Orange, l’opérateur leader en France, semble vouloir s’immiscer dans cette vente pour récupérer une part des abonnés de SFR, dans le but de renforcer sa position sur le marché. Patrick Drahi, propriétaire de SFR, espère conclure cette vente rapidement pour alléger les dettes de son groupe, tout en visant un prix autour de 20 milliards d’euros. Ainsi, les abonnés de SFR se trouvent à un tournant important, avec de nombreux changements en perspective dans les mois à venir.
