Sexisme en France : le travail, première source de discrimination pour les femmes

En France, les tensions autour des questions d’égalité des genres s’intensifient. Le rapport 2025 du HCE met en lumière des tendances préoccupantes : une fracture idéologique entre jeunes femmes et jeunes hommes, et une augmentation des comportements sexistes dans les sphères sociales et professionnelles.

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Deux mains positionnées devant trois cubes en bois symbolisant les inégalités entre les hommes et les femmes
Sexisme en France : le travail, première source de discrimination pour les femmes | Econostrum.info

Le Haut Conseil à l’égalité (HCE) a publié son rapport annuel sur l’état du sexisme en France. Ce document révèle une polarisation grandissante entre des femmes de plus en plus engagées dans le féminisme et des hommes davantage influencés par des discours masculinistes, en particulier parmi les jeunes générations. Ce phénomène s’accompagne d’inégalités sociales persistantes et d’une montée des violences sexistes.

Selon le baromètre du HCE, six Français sur dix estiment qu’il est difficile d’être une femme, un sentiment partagé par 94 % des femmes âgées de 15 à 24 ans, soit une augmentation de 14 points par rapport à 2023. Parallèlement, 45 % des hommes de moins de 35 ans pensent qu’il est difficile d’être un homme, une idée en nette progression dans cette tranche d’âge. Cette divergence illustre une polarisation croissante entre les sexes, alimentée par des discours médiatiques et politiques qui exacerbent les tensions.

Des inégalités persistantes dans tous les domaines

Les femmes continuent d’être confrontées à des inégalités dans de nombreux aspects de leur vie. Le monde du travail est cité comme le premier lieu de discrimination par 76 % des femmes, suivi de la rue et des transports (71 %), de la sphère politique (70 %) et de la vie familiale (62 %). Neuf femmes sur dix déclarent avoir adopté des stratégies d’évitement pour réduire leur exposition au sexisme, qu’il s’agisse de modifier leur comportement ou leurs habitudes de déplacement.

Le rapport souligne également l’importance de la prévention. Trois quarts des Français considèrent prioritaire de lutter contre le sexisme, et 90 % se déclarent favorables à un programme éducatif pour sensibiliser les jeunes à la sexualité et aux violences de genre.

La responsabilité collective mise en avant par le rapport

L’affaire des viols de Mazan, où 51 hommes ont été condamnés pour des agressions sur Gisèle Pelicot, une femme droguée par son conjoint, a marqué une prise de conscience collective. Selon le rapport, 65 % des Français estiment que tous les hommes portent une part de responsabilité dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Cette vision s’accompagne d’une demande croissante pour des politiques publiques inclusives, telles que des budgets sensibles au genre, qui permettraient d’ajuster les dépenses publiques en fonction des besoins spécifiques des hommes et des femmes.

En somme, le rapport 2025 du HCE met en évidence une fracture grandissante entre féminisme et masculinisme en France, exacerbée par des inégalités toujours présentes. Ces tensions rappellent l’importance de renforcer les initiatives éducatives et les politiques publiques pour promouvoir une société plus égalitaire.

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