Emmanuel Macron a annoncé une réforme majeure du Service National Universel (SNU), qui sera détaillée dans les prochaines semaines. Conçu comme un programme de mobilisation citoyenne pour les jeunes de 15 à 17 ans, le SNU devait être généralisé en 2026, mais des contraintes budgétaires et politiques ont freiné son déploiement. Cette refonte vise à mieux adapter le dispositif aux besoins de la Nation et à renforcer son utilité dans un contexte de crises multiples.
Face au débat croissant sur la réintroduction de la conscription en Europe, notamment en Allemagne, Emmanuel Macron a exclu un retour du service militaire obligatoire en France. Selon lui, l’armée française, qui fonctionne sur un modèle professionnel, n’a ni les infrastructures ni la logistique pour encadrer 800 000 jeunes chaque année. Il estime que les forces armées doivent rester focalisées sur leurs missions opérationnelles et que la formation militaire d’une génération entière ne serait ni réaliste ni efficace.
Cependant, un récent sondage publié par Destin Commun pour Ouest-France révèle que 61 % des Français seraient favorables au retour d’une forme de service militaire obligatoire. Face à ces attentes, Édouard Philippe, ancien Premier ministre et potentiel candidat à la présidentielle de 2027, a proposé la création d’un service militaire volontaire, permettant de former 50 000 jeunes par an aux métiers de la défense et de la sécurité.
La refonte du Service National Universel vise à renforcer le lien entre la jeunesse et l’armée
Bien que le service militaire obligatoire soit écarté, la refonte du Service national universel pourrait inclure une mobilisation accrue de la jeunesse auprès des forces armées. Emmanuel Macron a demandé au gouvernement et à l’état-major des armées de proposer, d’ici mai 2025, des mesures permettant à une jeunesse volontaire d’apprendre aux côtés des militaires. Cette approche viserait à renforcer les rangs des réservistes, qui jouent un rôle clé en cas de crise majeure.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a d’ailleurs suggéré de doubler le nombre de réservistes, en passant de 40 000 à 100 000, pour atteindre un ratio d’un réserviste pour deux militaires d’active, comme le rapporte BFMTV. Cette augmentation permettrait une meilleure mobilisation des forces en cas de besoin, tout en intégrant progressivement des jeunes volontaires dans le dispositif.
Une refonte mise en pause en raison des difficultés budgétaires
Si la refonte du SNU est en cours, son coût financier reste un enjeu majeur. Le projet initial de généralisation en 2026 a été mis en pause, faute de financement suffisant. Avec la dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence de majorité parlementaire, le gouvernement doit ajuster ses ambitions pour garantir un dispositif viable et efficace.
Macron a insisté, lors de cet entretien relayé par la Voix du Nord, sur la nécessité de renforcer la mobilisation civile face aux crises, qu’elles soient sanitaires, climatiques ou sécuritaires. La nouvelle version du service national universel devrait donc s’orienter vers une formation plus ciblée et opérationnelle, tout en préservant son ambition d’engagement et de cohésion nationale.
