Le ministre de l'Économie propose la mise en place d'un nouveau contrat de travail spécifiquement destiné aux seniors. Ce contrat offrirait des possibilités de travail partiel, avec une rémunération adaptée en conséquence.
Bruno Le Maire semble bien tenir à son objectif de relancer l’emploi des seniors. Ce serait même une des mesures phares inscrites dans le cadre de la prochaine révision du dispositif de l’assurance chômage. « Est-ce vraiment pertinent que les plus de 55 ans aient une durée d’indemnisation plus longue ? » s’est interrogé le locataire de Bercy, samedi 30 mars, dans une interview à Ouest-France. « Je propose un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80 % de leur temps, toucheraient 90 % de leur salaire et auraient droit à 100 % de la retraite », a-t-il expliqué.
Bruno Le Maire suggère que l’État et les entreprises se partagent les coûts du contrat, considérant que « le défi du travail des seniors concerne tout le monde ». Selon lui, il faut en finir avec cette « façon de transformer l’assurance chômage en mise en retraite déguisée ». Cette nouvelle, visant à revitaliser l'emploi des seniors, pourrait constituer une alternative pour réduire les durées d'indemnisation chômage pour les plus de 55 ans, pour Le Maire.
Les réactions des syndicats et du patronat au contrat de travail senior
Rappelons, par ailleurs, que la négociation sur l’emploi des seniors, entamée en novembre, est toujours en cours entre les syndicats et le patronat. Réagissant à la sortie du ministre de l’Économie, Michel Beaugars, de la Force ouvrière (FO) a déclaré : « Ce n’est pas une nouvelle mesure. Bruno Le Maire, qui ne peut s’empêcher d’interférer dans les négociations, reprend à son compte des mesures combinées des syndicats et du patronat ».
« Cette proposition va dans le bon sens. À voir plus en détail si c’est un dispositif équilibré, mais je ne suis pas contre l’idée », estime, pour sa part, François Hommeril, président de la CFE-CGC, cité par Ouest-France. Le syndicaliste interpelle toutefois sur « le coût de ce genre de proposition », estimant qu'« il y a déjà trop d’argent orienté vers les entreprises ».
Le représentant du patronat émet, aussi, une réserve sur le coût de 10% à « partager par l’État et les entreprises ». Le contrat tel que proposé « participera encore à renchérir le coût du travail. Tout ce qu’il ne faut pas faire. Cela complique encore plus le problème de l’emploi des seniors. Si dans une TPE ou PME on a deux seniors à temps partiel qui effectuent les deux fois 20 % de travail restant ? On prend un temps partiel à 40 % ? » s'interroge Eric Chevé, cité par la même source. Ce dernier plaide plutôt pour un « un ralentissement du rythme en fin de carrière avec des missions de mentorat ou de tutorat ». Tout comme François Hommeril.