Le Sénat a voté un amendement pour supprimer les privilèges des anciens présidents et premiers ministres, comme les chauffeurs et collaborateurs. Ce projet, inclus dans le budget 2025, pourrait économiser 2,8 millions d’euros par an. Ce vote suscite un débat sur la rationalisation des dépenses publiques et la symbolique politique.
Mercredi 22 janvier, contre l’avis du gouvernement, le Sénat a approuvé un amendement visant à réduire les dépenses liées aux anciens présidents et premiers ministres. Portée par la sénatrice centriste Nathalie Goulet, cette initiative entend supprimer divers avantages : voitures avec chauffeurs, secrétariats, collaborateurs, et même les locaux pris en charge par l’État. Ce projet, qui s’inscrit dans une volonté de rationalisation, pourrait représenter une économie de 2,8 millions d’euros par an, un chiffre significatif dans un contexte budgétaire tendu.
Des privilèges remis en question
Cette décision repose sur un constat simple : la France accorde des avantages particulièrement généreux à ses anciens dirigeants, un modèle unique en Europe. À titre d’exemple, les anciens présidents bénéficient d’un cabinet composé de sept collaborateurs, deux agents de service et de locaux équipés, un dispositif réduit au-delà de cinq ans après leur départ de l’Élysée.
Pour Nathalie Goulet, ces privilèges sont devenus injustifiables : « Dans l’ensemble, ils ne sont pas des grands nécessiteux de la République, ils ont tous un certain nombre de retraites et ont tous des postes de consultant. J’ai vérifié, personne n’est aux Restos du cœur. », a-t-elle déclaré, relaye le Figaro. Une critique qui semble résonner avec l’opinion publique, particulièrement en période d’austérité budgétaire.
L’instabilité politique aggrave les conséquences économiques de ces privilèges
Le poids budgétaire de ces avantages a également augmenté en raison de l’instabilité politique des dernières années. Aujourd’hui, la France compte 16 anciens premiers ministres, contre 13 en 2022. Entre 2022 et 2023, les crédits alloués à ces derniers ont bondi de 11 %, selon un rapport de l’Assemblée nationale. Cette hausse illustre l’urgence d’une réforme pour éviter une charge financière croissante à l’avenir. Les sénateurs ont également insisté sur l’exemplarité que l’État doit afficher en demandant des efforts aux citoyens.
Une initiative qui ne fait pas l’unanimité
Si cette initiative est saluée par certains, d’autres appellent à la prudence, arguant que ces avantages permettent aux anciens dirigeants de rester impliqués dans des activités publiques ou diplomatiques. Le gouvernement, tout en reconnaissant la nécessité d’économies, a émis des réserves sur la portée symbolique d’une telle mesure.
Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a déclaré qu’une réflexion plus large pourrait être envisagée sur ce sujet. «Ça ne me choque pas qu’on ne loge pas à vie un ancien président ou qu’on n’assure pas sa sécurité jusqu’à la fin de sa vie», a-t-elle estimé sur BFMTV.
L’amendement doit maintenant être validé par l’Assemblée nationale pour entrer en vigueur.
çà n’aurait jamais dû exister cette affaire et aujourd’hui on est au bord de la faillite et il y a plein de choses à revoir ex un ministre à 10692 euros par mois , c’est trop