La Sécurité sociale en France, bien qu'ayant bénéficié d'une reprise économique post-Covid-19 robuste, n'a pas réussi à redresser ses comptes. Le rapport récent de la Cour des comptes sur les finances de la Sécurité sociale met en lumière un déficit persistant et inquiétant, en particulier dans des secteurs tels que la maladie et la vieillesse.
En 2022, le déficit des régimes obligatoires de base et du fonds de solidarité vieillesse s'élevait à 19,6 milliards d'euros, soit 0,7% du PIB français. Malgré une amélioration de près de 10 milliards d'euros par rapport à l'année précédente, ces chiffres semblent insuffisants au regard de l'ampleur de la reprise économique.
La branche maladie de la Sécurité sociale est particulièrement touchée, avec un déficit de 21 milliards d'euros, soit près de 2 milliards d'euros de plus que les prévisions initiales. L'objectif national de dépenses a été dépassé de 10,4 milliards d'euros, en grande partie à cause des dépenses engendrées par la crise sanitaire.
Par ailleurs, malgré la réforme des retraites, la branche vieillesse pourrait également retrouver le chemin du déficit dès 2024. Elle a déjà accusé une hausse de son déficit, atteignant 3,8 milliards d'euros en 2022. Ce déficit est principalement dû au régime général et à la caisse de retraites de la fonction publique locale et hospitalière.
Il est à noter que certaines branches de la Sécurité sociale, telles que les accidents du travail et maladies professionnelles, la famille, l'autonomie, ont généré des excédents. Cependant, ces résultats positifs ne suffisent pas à compenser le déficit général.
L'horizon semble encore plus sombre avec l'anticipation d'une dégradation du déficit à partir de 2024, malgré les effets attendus de la réforme des retraites. Après une amélioration prévue en 2023, le déficit pourrait s’aggraver à nouveau et se stabiliser au-dessus de 13 milliards d'euros en 2025 et 2026.
Ces prévisions alarmantes mettent en évidence l'urgence d'une action déterminée pour restaurer la santé financière de la Sécurité sociale. Il est crucial de prendre des mesures adéquates pour endiguer ce déficit avant qu'il ne soit trop tard. Un avenir prospère pour la Sécurité sociale dépendra de notre capacité à relever ces défis économiques.