Le déficit de la Sécurité sociale serait plus important que prévu en 2023. Attendu à 8,7 milliards d’euros, le déficit aurait finalement « terminé l’année dernière proche de 11 milliards d’euros », selon une information des Échos. De mauvais augure pour les projections du gouvernement qui devra revoir une nouvelle fois sa copie en matière de finances publiques.
« La déconvenue » « attendue » est « censée être officialisée en début de semaine », note la source. « Les dépenses de santé constatées n’ont pourtant pas été beaucoup plus importantes qu’anticipé à l’automne dernier », commente encore la source. Mais, explique-t-on, visiblement, l’impact des recettes fiscales qui ont « marqué le pas en fin d’année dernière », particulièrement celles prélevées sur la TVA dont le produit « est largement affecté également à la sécurité sociale », a été pesant sur la balance de cette dernière.
Pour rappel, Dominique Libault, le président du Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), cité par Capital, avait déjà alerté sur la situation préoccupante des comptes et de l’endettement de la sécurité sociale, en janvier dernier : « Nous sommes dans une dégradation annoncée sur les années à venir, sans qu’il y ait d’évènement exogène », avait-il déclaré.
Vers des mesures supplémentaires drastiques ?
En effet, si l’aggravation du montant du déficit annuel de 1,7 milliard d’euros en 2019 à 39,7 milliards d’euros en 2020 trouve son explication dans les énormes charges consenties par le secteur avec la crise sanitaire, les anticipations du gouvernement, qui se projetait sur une réduction de ce déficit à 8,8 milliards d’euros prévus en 2023, et un trou plus conséquent de 17,7 milliards d’euros prévus en 2027, appelle à une révision du dispositif mis en place. « Si les pouvoirs publics se donnent (…) pour objectif l’équilibre des comptes sociaux à moyen terme, et l’extinction » de la dette de la Sécurité sociale, « cela suppose des mesures supplémentaires », a indiqué le président du HCFiPS.
Et voilà que les prévisions attendues pour 2023 sont déjà faussées par cet écart de plus de 2 milliards d’euros. Ce qui complique davantage la situation des caisses de la sécurité sociale au moment où Bercy semble avoir du mal à réunir les économies projetées dans l’espoir d’atténuer le déficit de l’État, qui s’est également creusé plus que prévu en 2023 pour atteindre 173 milliards d’euros.
La mission de l’exécutif, qui a retenu des coupes budgétaires de 10 milliards d’euros pour l’année en cours et 20 milliards d’euros d’économies pour 2025, risque vraisemblablement, elle aussi, d’être plus compliquée que prévu. Avec des mesures supplémentaires drastiques en vue, notamment avec la prochaine réforme de l’allocation chômage largement, évoquée par Attal et Bruno Le Maire.
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