Le scandale des airbags défectueux Takata, qui secoue l’industrie automobile depuis 2014, continue d’inquiéter les autorités françaises. En réponse aux rappels de millions de véhicules et aux accidents mortels liés à ces équipements, le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé la mise en place d’une mission d’inspection. Cette initiative vise à renforcer les prérogatives de l’État face aux constructeurs et à éviter qu’une telle crise ne se reproduise.
Les airbags défectueux Takata présentent un risque majeur d’explosion, pouvant projeter des éclats métalliques sur les conducteurs et passagers. Ce défaut, aggravé par les climats chauds et humides, a conduit à des milliers de rappels de véhicules à travers le monde. En France, 29 accidents ont été recensés, entraînant 12 décès, dont 11 en Outre-mer et un en métropole. Le député de Guadeloupe, Max Mathiasin, avance même un bilan plus lourd, estimant que 16 personnes ont perdu la vie, dont 15 dans les territoires ultramarins.
Face à cette situation, le gouvernement a renforcé ses actions de communication pour inciter les propriétaires de véhicules concernés à faire remplacer leurs airbags. Une campagne nationale a été lancée début janvier 2025, avec un accent particulier sur les départements d’Outre-mer, où la météo accentue les risques liés à ces équipements.
Des rappels massifs des véhicules dotés d’airbags de la marque Takata et un suivi renforcé
Depuis dix ans, plusieurs grands constructeurs ont dû rappeler des millions de voitures pour remplacer ces airbags défectueux. Volkswagen, Nissan, BMW et Toyota font partie des marques concernées. Citroën, via le groupe Stellantis, a notamment procédé à une vague de rappels massifs en janvier 2025, ciblant 98 000 véhicules en Europe, dont 73 000 en France pour les modèles C3 et DS3.
Pour accélérer ces rappels, le ministère des Transports a exigé en décembre 2024 que tous les véhicules non encore réparés soient immobilisés avant le 15 février 2025. Cette mesure, appelée « stop drive », interdit l’utilisation des voitures concernées tant que les airbags défectueux n’ont pas été remplacés.
Une mission d’inspection pour éviter une nouvelle crise
Conscient des lenteurs et des risques que représente encore cette crise, Philippe Tabarot a annoncé la mise en place d’une mission d’inspection visant à renforcer les pouvoirs de l’État sur les constructeurs. L’objectif est d’imposer des rappels plus rapides et plus efficaces afin d’éviter qu’un scandale similaire ne puisse se reproduire à l’avenir.
Le ministre a également insisté sur la nécessité pour les constructeurs de prendre leurs responsabilités et de collaborer étroitement avec les autorités pour assurer la sécurité des automobilistes. Comme le rapporte Sud Ouest, Il a précisé que les services de l’État continueront à maintenir la pression sur tous les groupes concernés afin d’obtenir des résultats concrets.
Le scandale Takata rappelle que la sécurité automobile reste un enjeu crucial, nécessitant une vigilance constante des autorités. Dix ans après les premiers rappels, des milliers de véhicules circulent encore avec des airbags potentiellement mortels, justifiant l’action renforcée du gouvernement. Avec cette nouvelle mission d’inspection, l’État espère enfin mettre un terme définitif à cette crise qui a déjà causé de trop nombreuses victimes.