Les consultations chez le généraliste coûteront désormais plus cher. En effet, les négociations difficiles entre les représentants des médecins et l’Assurance maladie semblent s’acheminer vers le dénouement. Intervenues à plusieurs reprises, alors que la grève des cliniques privées se profile toujours au début du mois de juin, les différentes parties ont finalement convergé vers un terrain d’entente. Un accord est trouvé pour augmenter le prix des consultations chez le généraliste. Toutefois, quelques points restent toujours en suspens.
Les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie sont parvenus, le 17 mai, à un accord prévoyant l’augmentation des tarifs des consultations chez les médecins généralistes. Celles-ci passeront de 26,50 euros à 30 euros à partir du mois de décembre 2024.
D’autres revalorisations des différentes consultations des spécialistes et des engagements collectifs pour l’accès aux soins figurent également parmi les clauses de cet accord qui n’a plus qu’à être ratifié par un collectif assez représentatif de la corporation. Une réunion interne est d’ailleurs prévue à cet effet la semaine prochaine.
Les médecins spécialistes d'accord, mais...
Toutefois, l’accord ne semble pas faire l’unanimité chez les syndicats de la corporation. Même si celui des spécialistes et des médecins généralistes (CSMF) a exprimé sa satisfaction par la voix de son président, le docteur Franck Devulder, il n’en demeure qu’un autre, très représentatif, en l'occurrence, le MG France, a déploré, par la voix de sa présidente, Agnès Giannotti, la persistance de quelques blocages.
En effet, réagissant à la conclusion de la convention intervenue entre les syndicats et l’Assurance maladie, docteur Franck Devulder a estimé que « Cette convention, qui est un compromis, apporte-t-elle un plus ? Je pense que oui », avant d’ajouter que cette dernière « n’apporte pas plus de contraintes pour les médecins ».
L'augmentation des consultations chez le médecin généraliste coutera cher à l'assurance maladie
Cependant, de son côté, Agnès Giannotti fait remarquer la présence d’avancées « vraiment intéressantes dans cette convention », dont l'atténuation des pesanteurs réglementaires. Toutefois, précise-t-elle, « il faut vraiment lever les blocages ». Jean-Christophe Nogrette, du même syndicat, semble aussi relativiser sa satisfaction en considérant que malgré la présence de « presque tous les éléments sur la table, il n’en demeure qu’il en manque encore un ».
Le MG France estime, en effet, que l’avis ponctuel du consultant, un examen spécialisé demandé par le généraliste pour avis, devrait, lui aussi, connaître une revalorisation à 60 euros lors de la finalisation de la convention, en décembre prochain. Il faut savoir que cet élément réclamé par ce syndicat constitue, en fait, le point de discorde entre les spécialistes et les généralistes. Ces derniers ne cachent pas leur crainte de voir leurs collègues spécialistes court-circuiter leur travail en s’envoyant les patients entre eux dans le cadre de cette consultation pour avis.
De son côté, l’Assurance maladie évalue les dépenses supplémentaires induites par l’accord à 1,6 milliard d’euros, et 1,9 milliard d’euros de dépenses en plus, en y incluant celles des complémentaires santé, selon son directeur général, Thomas Fatôme.