Dans le cadre de la revalorisation automatique du début de l'année, le smic devrait atteindre 1406 euros net pour un temps plein, soit une augmentation de 23 euros, à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.
Selon le rapport annuel d’un groupe d’experts sur le smic, rendu public le 30 novembre, le taux de la revalorisation est de l’ordre de 1,7%. Cela fera passer le salaire minimum à 1406 euros, contre 1383 euros actuellement. Le groupe d’expert recommande au gouvernement « de s’abstenir de tout coup de pouce sur le smic au 1ᵉʳ janvier 2024. Les seuls mécanismes de revalorisation automatique préservent le pouvoir d’achat du smic au regard de la hausse de l’indice des prix à la consommation ».
Pour rappel, le salaire minimum interprofessionnel de croissance est valorisé annuellement d’une hausse mécanique qui correspond « au minimum à l’inflation constatée l'année précédente sur la base de l'évolution de l’indice des prix à la consommation pour 20% des ménages à faibles revenus, plus 50 % de gain du pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO) », détaille L'Express. Le gouvernement dispose aussi de l’option du « coup de pouce », d’où cette recommandation du rapport, même si, depuis 2012, aucun des gouvernements qui se sont succédé n’a osé un tel « cadeau » de Nouvel An. Reste que « du 1ᵉʳ janvier 2021 au 31 décembre 2023, le smic aura été revalorisé à sept reprises pour un total de 13,5 % », relève le rapport.
Le nombre de smicards est passé à 3,1 millions contre 2,5 millions en 2022
Le pourcentage des salariés concernés par cette revalorisation mécanique du début de l’année est passé de 12 % en 2021 à 17,3 % en 2023. Mais cela ne semble pas contenter la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui conteste les experts qui mettent en garde contre « un relèvement supplémentaire du smic (qui) contribuerait par ailleurs à tasser davantage l’éventail des salaires au niveau du smic ». « Les vrais experts du smic, ce sont les salariés qui sont de plus en plus nombreux (3,1 millions en 2023, contre 2,5 millions en 2022), et nombreuses surtout (57% de femmes, contre 55% en 2022), à être payés au smic », a-t-elle déclaré à l’AFP, en ajoutant que cette « augmentation fulgurante démontre le tassement des rémunérations ».
Le débat est en tout cas loin d’être clos, puisque face aux recommandations des experts qui suggèrent une réforme du système en modifiant les règles d’indexation, la secrétaire générale de la CGT persiste à considérer que « le smic n’augmente pas assez, mais heureusement qu’il est là, parce que les autres salaires augmentent encore beaucoup moins », estimant que « la seule chose qui protège les salariés en France, c’est le smic ».