Salaires : obtenir sa rémunération en avance bientôt simplifié ?

Le député Jean Laussucq propose une loi pour faciliter l’accès aux acomptes sur salaire, répondant ainsi aux difficultés financières croissantes des travailleurs.

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Photo d'un bulletin de salaire
Salaires : obtenir sa rémunération en avance bientôt simplifié ? | Econostrum.info

Le député Jean Laussucq a récemment déposé une proposition de loi visant à rendre l’accès aux acomptes sur salaire plus souple pour les salariés. Actuellement, un salarié peut demander un acompte sur son salaire à partir du 15 du mois, mais cette possibilité demeure souvent mal connue et soumise à la volonté de l’employeur. La proposition entend renforcer ce droit.

Actuellement, tout salarié mensualisé, qu’il soit en CDI ou CDD, peut demander un acompte sur salaire, et ce, à hauteur de 50% de sa rémunération mensuelle, mais seulement à partir du 15 du mois. Si l’employeur est obligé de répondre favorablement à la première demande dans le mois, il est en revanche libre de refuser un second acompte.

Jean Laussucq souligne que bien que ce droit existe, il est souvent mal connu des salariés. Beaucoup ignorent la procédure pour en faire la demande, tandis que d’autres se sentent mal à l’aise à l’idée de demander un acompte. De plus, certaines entreprises appliquent ce droit de manière inégale, accordant systématiquement des acomptes, tandis que d’autres les refusent sans justification.

Les inégalités entre les salariés

Le député met en lumière un problème récurrent : l’application inégale de ce droit au sein des entreprises. Certains salariés peuvent obtenir un acompte de manière systématique, tandis que d’autres n’ont aucune garantie. En outre, le droit à l’acompte sur salaire est souvent limité à une demande mensuelle et contraint les salariés à y recourir régulièrement.

Ce mécanisme n’est donc pas suffisant pour apporter la flexibilité nécessaire aux travailleurs qui se retrouvent souvent confrontés à des urgences financières. Dans sa proposition de loi, Jean Laussucq souhaite étendre le droit à l’acompte sur salaire, permettant aux travailleurs de demander un versement dès qu’ils en ont besoin, sans attendre les 15 jours de travail.

Cela permettrait d’offrir plus de souplesse financière aux salariés, tout en répondant à leurs besoins immédiats. En plus de cette extension, la proposition prévoit de mieux encadrer le refus d’acompte. Les employeurs pourront refuser un acompte uniquement pour des raisons légitimes, telles que des difficultés de trésorerie avérées. Cette régulation permettrait d’éviter les abus et d’assurer une plus grande équité entre les salariés et les entreprises.

Un équilibre entre les droits des salariés et les impératifs des entreprises

Cette proposition vise à encadrer un droit existant, sans imposer de nouvelles obligations financières aux employeurs. Selon Jean Laussucq, il s’agit d’équilibrer les droits des salariés, souvent dans une situation financière difficile, et les contraintes de gestion des entreprises. Le but n’est pas de surcharger les entreprises, mais d’assurer que les salariés aient réellement accès à ce droit et que les entreprises appliquent les règles de manière juste et transparente.

La proposition a été renvoyée à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale pour examen. Elle pourrait permettre de mieux répondre aux difficultés financières des salariés, notamment ceux aux revenus modestes, en leur offrant un accès plus flexible à leur rémunération.

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