La fin d’année 2024 semble avoir apporté un certain répit au pouvoir d’achat des salariés du secteur privé. D’après les chiffres publiés le 21 mars 2025 par la Dares, le salaire mensuel de base a connu une progression de 2,8 % entre décembre 2023 et décembre 2024, alors que l’inflation sur la même période, hors tabac, n’a atteint que 1,2 %.
Ce différentiel favorable marque une amélioration notable, après deux années difficiles marquées par des hausses de prix non compensées, indiquent nos confrères des Échos. Le service statistique du ministère du Travail souligne toutefois que cette augmentation n’est pas uniforme selon les catégories socioprofessionnelles.
Les ouvriers bénéficient de la plus forte progression avec une hausse de 3,1 %, suivis des employés et des professions intermédiaires avec 2,7 %. Les cadres ferment la marche avec une hausse de 2,6 %. Ces chiffres révèlent une dynamique salariale plus favorable aux métiers les plus exposés à la pénibilité ou aux tensions de recrutement.
Des écarts dans les augmentations des salaires selon les secteurs et des perspectives plus prudentes pour 2025
D’un point de vue sectoriel, l’industrie affiche la plus forte hausse, avec une progression de 3,3 %. Ce chiffre témoigne des efforts consentis pour attirer une main-d’œuvre souvent difficile à fidéliser. Le secteur tertiaire voit les salaires de base progresser de 2,7 %, tandis que la construction reste en retrait avec une augmentation de 2,5 %. Ces disparités reflètent des logiques économiques propres à chaque branche, notamment la pression sur le recrutement et la politique de négociation salariale.
Malgré cette embellie, la Dares et l’Insee rappellent que ces hausses ne compensent pas totalement les pertes accumulées lors des années précédentes, particulièrement en 2022 et 2023. Le pouvoir d’achat reste donc une préoccupation majeure, en dépit de cette amélioration ponctuelle.
Selon une note de conjoncture de l’Insee, le premier trimestre 2025 devrait connaître un ralentissement de cette dynamique. Une hausse limitée à 0,5 % du salaire mensuel de base est attendue, un rythme inférieur à celui des trimestres précédents. Cette modération s’explique par l’absence de revalorisation automatique du Smic au 1ᵉʳ janvier 2025, anticipée dès novembre, ainsi que par le ralentissement des hausses de prix, désormais mieux maîtrisées.
En février, l’inflation s’élevait à 0,8 % et devrait légèrement remonter à 1,1 % au cours du premier semestre, selon les prévisions de l’Insee. Dans ce contexte, la question du pouvoir d’achat demeure centrale dans les négociations sociales à venir. Les chiffres de la Dares, bien qu’encourageants, confirment l’importance d’un suivi attentif des inégalités salariales et de la répartition des hausses dans l’économie.