Le Conseil d’analyse économique (CAC) a récemment publié une note sur l’écart de salaire entre hommes et femmes. Un phénomène qui reste très marqué dans le marché du travail en France, malgré les avancées des dernières décennies. Cette étude fait état d’une différence moyenne de 30 % entre les revenus des hommes et des femmes en 2020. Un chiffre qui, bien que réduit par rapport aux années 1990, continue de résister. Quels sont les facteurs explicatifs de cette inégalité persistante et quel impact cela a-t-il sur la société ?
Salaires : les femmes toujours moins bien rémunérées que les hommes
Le travail, moteur essentiel de notre société, révèle des disparités profondes et persistantes, notamment en termes de salaire. Malgré les nombreuses réformes et discours sur l’égalité, certaines inégalités continuent de marquer le monde professionnel.
- Les femmes restent moins bien payées que les hommes, malgré une réduction lente de l'écart salarial.
- Le taux d'activité des femmes est inférieur à celui des hommes, ce qui contribue à l'inégalité salariale.
- La ségrégation des filières scolaires et professionnelles continue d'orienter les femmes vers des secteurs moins rémunérés.
- Les politiques actuelles peinent à combler les inégalités salariales persistantes, en particulier dans les métiers techniques.
La réduction des écarts de rémunération entre hommes et femmes, qui a marqué la période 1990-2010, a ralenti de manière significative au cours de la dernière décennie. En effet, entre 2010 et 2020, l'écart salarial n'a diminué que de 5 points. Cette lente évolution soulève des questions sur l'efficacité des politiques publiques actuelles et la persistance de certains obstacles structurels. Le Conseil d'analyse économique identifie trois causes principales à cette disparité, toutes contribuant à maintenir les femmes dans une situation désavantageuse.
Les femmes moins présentes et moins rémunérées sur le marché du travail
Le premier facteur majeur est le faible taux d'activité des femmes, qui reste inférieur de 10 % à celui des hommes. Cette différence est en partie expliquée par des choix personnels, mais aussi par des stéréotypes sociaux qui orientent souvent les femmes vers des emplois moins bien rémunérés. Ensuite, une proportion importante de femmes travaille à temps partiel : 27,4 % d’entre elles occupent un emploi à temps partiel, contre seulement 8,4 % des hommes. Cette différence impacte directement les revenus, car le temps partiel est souvent synonyme de rémunérations plus faibles. Même lorsqu'elles travaillent à temps plein, les femmes continuent de percevoir des salaires inférieurs, un écart qui atteint 14,9 % en 2022 dans le secteur privé, selon les données de l'Insee.
Bien que les filles réussissent mieux que les garçons dans le système éducatif, avec un taux de réussite au baccalauréat et un taux de diplomation plus élevés, la ségrégation des disciplines reste un frein important à l'égalité salariale. En effet, alors que les femmes sont largement majoritaires dans les filières littéraires et sociales, elles sont moins nombreuses dans les écoles d’ingénieurs et autres formations techniques, qui ouvrent pourtant la voie à des métiers mieux rémunérés. Cette division des filières entre sexes a des répercussions directes sur l'accès aux professions les plus lucratives, et donc sur l'écart salarial.
Des politiques insuffisantes face aux défis structurels
Malgré la féminisation de certaines professions et l'augmentation de l'accès à l'éducation, ces inégalités demeurent bien ancrées dans les pratiques sociales et professionnelles. Les économistes soulignent que si des avancées notables ont été faites, les politiques de lutte contre les inégalités de salaire doivent être renforcées. La sous-représentation des femmes dans les métiers techniques et scientifiques demeure un des principaux obstacles à une réelle égalité salariale. Le défi reste donc de permettre aux femmes d'accéder aux mêmes opportunités professionnelles, sans être limitées par des choix de formation genrés.
En conclusion, l’égalité salariale entre hommes et femmes semble encore loin d’être atteinte. Si des progrès ont été réalisés, il reste beaucoup à faire pour que l’égalité de rémunération se traduise dans les faits.