Les syndicats de la fonction publique ont organisé, mardi 19 mars, une journée de mobilisation pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il augmente les salaires des fonctionnaires. Ils affirment que leur demande de hausse des salaires est restée sans suite depuis 2023.
« On a aujourd’hui une absence de réponse de la part de nos interlocuteurs, que ce soient le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini ou Matignon. La seule réponse, c’est l’annonce assez brutale de coupes budgétaires équivalant à dix milliards d’euros », avait déploré Mylène Jacquot, la secrétaire générale de la CFDT juste avant la journée de mobilisation.
Cette réponse tant attendue est arrivée. Elle ne plaira certainement pas aux fonctionnaires ainsi qu'à leurs syndicats. En effet, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, est catégorique. Il affirme qu’il ne prévoyait pas de nouveau geste salarial envers les fonctionnaires cette année.
Le ministre qui a été l'invité, vendredi 22 mars, de Sud Radio a donc donné une fin de non-recevoir aux doléances des syndicats. Il est revenu sur la question de la hausse des salaires des fonctionnaires en 2024. « Je vais vous donner un scoop, la rémunération indiciaire, c’est-à-dire le fixe des fonctionnaires, je l’ai augmentée il y a deux mois de ça, en janvier 2024 », a déclaré le ministre en ajoutant que cette année, « la rémunération moyenne des agents publics a augmenté de 5,7% » par rapport à 2023.
La fiche de paie des salariés de la fonction publique « ne bougera plus » d’ici fin 2024 indique encore le ministre qui répond ainsi à la grogne des syndicats du secteur. Cependant, le ministre n'est pas fermé à une évolution des salaires en 2025.
« J'ai fait une proposition inédite aux syndicats qui est de venir se mettre autour de la table et de construire une négociation salariale annuelle », déclare donc Stanislas Guerini,
Le ministre à contre-courant des syndicats concernant les salaires
Il faut dire que ce projet n'est pas nouveau. Le ministre l'a proposé depuis la fin de l'année 2023. Il veut instaurer des négociations salariales obligatoires tous les ans dans la fonction publique, sur le modèle des « NAO » déjà en place dans le privé.
Il s'agit de réunion entre les employeurs publics et les syndicats dans le courant du premier semestre de chaque année pour s’entendre sur les hausses de rémunération à appliquer l’année suivante. « Aujourd'hui, le paradoxe, c’est que le salarial n’entre pas dans le champ de la négociation dans la fonction publique », déplore le ministre qui considère cela comme « totalement anormal ».
Il faut souligner que les déclarations du ministre ne devraient pas être du goût des syndicats. « Nous avons un diagnostic qui n'a strictement rien à voir. Les agents publics, depuis plusieurs années, voient leur salaire décrocher avec l'inflation », s'est insurgé, le 13 mars, Luc Farré, le Secrétaire général de l'Unsa-Fonction publique.