Salaire : selon une étude, les livreurs perçoivent une rémunération inférieure au Smic

Le métier de livreur est souvent sollicité par les étudiants, ou par les jeunes diplômés qui ne parviennent pas à trouver une opportunité de travail intéressante dans leur domaine. Et pour cause, il s'agit d'une profession qui ne requiert aucun diplôme, excepté le permis de conduire. Selon une récente enquête, le salaire des livreurs n'est pas intéressant, ce métier est rémunéré en dessous du Smic en France.

Durant sa journée de travail, le livreur est amené à patienter entre une commande et une autre. Un temps perdu, pour lequel il n'est pas rémunéré étant donné qu'il est payé à l'heure. En prenant compte de ce temps d'attente, les rémunérations proposées par certaines entreprises n'atteignent pas le seuil du Smic horaire. Pourtant, les offres d'emploi ont explosé après la pandémie de la COVID-19. Selon les chiffres relayés par Ouest France, le nombre de livreurs dans l'Hexagone était de 180 000 à la date du 1ᵉʳ janvier 2022.

Selon l'enquête de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (ARPE), relayée par l'AFP le 2 octobre, la rémunération des livreurs a baissé en 2021. L'étude se base sur les salaires partagés par les entreprises de livraison. Chez Uber Eats, par exemple, la rémunération horaire brute est de 10,10 euros, en tenant compte du temps d'attente entre les livraisons. Un montant inférieur à celui du Smic horaire actuellement fixé à 11,65 euros bruts. Le constat est le même chez la société Stuart, qui rémunère ses employés à 11,30 euros bruts de l'heure. Toutefois, il existe des entreprises qui proposent des rémunérations relativement supérieures, à l'instar de Deliveroo avec 16,80 euros bruts de l'heure et Delicy avec 14 euros bruts de l'heure.

Le temps d'attente entre les commandes augmente depuis 2022 et impacte les salaires

L'étude souligne, d'autre part, que cette baisse de revenu est due au délai d'attente entre deux livraisons, qui a connu une augmentation entre 2022 et 2023. Or, depuis 2023, les entreprises de livraison sont tenues de verser un salaire horaire de 11,75 euros bruts à leurs employés. Cependant, pour toucher cette rémunération, le livreur ne doit pas s'autoriser à refuser des commandes au cours de sa journée de travail. Une situation qui inquiète ces travailleurs, d'autant plus qu'ils doivent assumer de nombreuses charges, à l'exemple de l'entretien et la révision de leur scooter, les cotisations sociales, ainsi que l'assurance.

« Cette tendance trouve écho dans les témoignages des livreurs recueillis par l'Arpe lors de rencontres sur le terrain en mai 2024, au cours desquelles ils ont exprimé leur inquiétude quant à la diminution de leurs revenus », souligne l'Arpe dans son rapport d'enquête.