Les salaire ne devraient pas évoluer d’une maniéré significative. Le 1er janvier 2026, le Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) connaîtra une hausse de 1,18 %. Cette augmentation, annoncée par le directeur général du Travail, résulte d’une formule d’indexation légale intégrant l’inflation pour les 20 % des ménages les plus modestes et une partie du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire des ouvriers et employés.
Ce rehaussement, bien qu’étant strictement conforme à la législation en vigueur, intervient dans un contexte où certains syndicats appelaient à un coup de pouce supplémentaire. Le montant brut mensuel du SMIC sera donc porté à 1 823,03 euros, soit 12,02 euros de l’heure. Cette revalorisation s’accompagne d’un gain net modeste de 17 euros supplémentaires pour les travailleurs concernés, soit environ 200 euros de plus sur l’année.
Cette hausse intervient alors que l’inflation pour les ménages les plus modestes, mesurée à 0,6 %, reste faible. Cependant, elle est jugée insuffisante par plusieurs organisations syndicales, qui critiquent l’absence d’un ajustement supplémentaire. La Confédération Générale du Travail (CGT), par exemple, dénonce cette mesure comme maintenant les travailleurs dans la précarité, tandis que la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) exprime des regrets quant à l’inaction du gouvernement face à un contexte de faible inflation.
Les critiques des syndicats face à l’absence de « coup de pouce » pour les salaires
L’absence d’un « coup de pouce » gouvernemental à l’augmentation mécanique du SMIC, une décision prise par l’exécutif, soulève de vives réactions. Selon la CFTC, un ajustement de 5 % serait non seulement « socialement utile », mais aussi économiquement soutenable dans le contexte actuel. Pour les syndicats, une revalorisation supplémentaire aurait permis de répondre à la situation de plus en plus précaire de certains travailleurs, malgré l’indexation du SMIC.
En 2025, environ 2,2 millions de salariés bénéficieront de cette revalorisation, ce qui représente 12,4 % de la main-d’œuvre en France. Toutefois, bien que cette hausse permette de protéger le pouvoir d’achat des travailleurs les plus modestes, elle reste bien en deçà des attentes de certaines organisations syndicales, notamment celles qui jugent nécessaire de prendre en compte les salaires stagnants dans de nombreux secteurs à faibles marges.
Les PME et TPE ressentent également la pression de cette revalorisation, en particulier dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre comme la sécurité, la propreté ou le médico-social. La hausse du SMIC pèse directement sur le coût du travail pour ces entreprises, qui voient leurs charges sociales augmenter. Ce phénomène entraîne un phénomène appelé « smicardisation », où les salaires des travailleurs situés juste au-dessus du SMIC stagnent, créant un rapprochement de ces rémunérations avec celles des bas salaires, ce qui peut affecter la progression salariale dans les entreprises.
Les effets sur l’économie et la compétitivité des entreprises
D’un point de vue macroéconomique, la hausse de 1,18 % du SMIC, bien que modérée, reste un facteur de pression sur les employeurs, notamment les petites entreprises. Cette augmentation de 1 % entraîne une hausse de 0,7 % du coût du travail pour les salariés du premier décile. En dépit de ces préoccupations, les experts jugent que l’impact de cette hausse restera limité et maîtrisé. La revalorisation permet néanmoins de stimuler la consommation et la demande interne, bien que l’effet sur l’emploi reste relatif.
Par ailleurs, la France conserve l’un des SMIC les plus élevés d’Europe. En 2025, le SMIC français se situe au sixième rang des pays de l’Union européenne, derrière des pays comme le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Irlande, l’Allemagne et la Belgique. Cette position élevée, représentant environ 61 % du salaire médian national, joue un rôle clé dans la protection contre le phénomène des travailleurs pauvres, en particulier dans un contexte où l’inflation est maîtrisée.
Ainsi la revalorisation du SMIC au 1er janvier 2026, bien que strictement mécanique, reste un élément important pour les 2,2 millions de travailleurs concernés. Toutefois, l’absence d’une mesure exceptionnelle suscite des réactions critiques de la part des syndicats et met en lumière les défis liés à l’augmentation des coûts du travail pour les petites entreprises.








