De plus en plus de salariés sollicitent une rupture conventionnelle pour quitter leur poste tout en bénéficiant des allocations chômage. Mais lorsque l’employeur refuse cette demande, que faire ? Aucun texte ne l’oblige à accepter, mais cela ne signifie pas qu’aucune solution n’existe.
L’employeur a le droit de refuser une demande de rupture conventionnelle, sans avoir à justifier son choix, ni à le formaliser par écrit. Même une lettre recommandée de la part du salarié ne l’oblige pas à répondre par écrit. Il est néanmoins recommandé qu’il formalise ce refus, ne serait-ce que pour éviter d’éventuels litiges ultérieurs.
Une rupture conventionnelle ne peut être mise en œuvre que sur la base d’un accord mutuel, ce qui implique que chaque partie est libre de refuser. Une fois la convention signée, l’employeur dispose encore d’un délai de rétractation de 15 jours calendaires, sans obligation de motivation.
Des motifs légitimes… ou illégaux
Parmi les raisons légitimes invoquées, figurent des impératifs organisationnels comme la difficulté à remplacer un salarié, une surcharge de travail, des projets en cours ou encore des coûts jugés trop élevés pour l’entreprise, détaillent nos confrères de Capital.
À l’inverse, certains motifs sont considérés comme illégaux s’ils violent les principes fondamentaux du droit du travail. C’est le cas d’un refus motivé par des raisons discriminatoires (âge, sexe, handicap, origine, orientation politique ou syndicale), ou encore d’un refus visant à nuire délibérément au salarié.
Des recours et alternatives en cas de rupture conventionnelle refusée
En cas de refus, il est possible de renégocier la demande en insistant sur les avantages de cette rupture pour l’entreprise (coût maîtrisé, climat social). Le salarié peut également proposer une indemnité moindre, ou mettre en avant un climat de travail dégradé. Si la négociation échoue et que le salarié estime que son employeur ne respecte pas ses obligations, il peut entamer une procédure de résiliation judiciaire.
Ce recours, à engager devant le conseil de prud’hommes, concerne des situations comme le harcèlement, la discrimination ou le non-respect du contrat. Enfin, en dernier recours, le salarié peut démissionner, mais cette voie le prive des droits au chômage, sauf exception validée par Pôle emploi dans le cadre d’une démission légitime.
Le refus d’une rupture conventionnelle n’est pas sans conséquences : il peut entraîner une dégradation du climat de travail, voire pousser le salarié à envisager des solutions conflictuelles. Un accompagnement par un représentant du personnel, un conseiller juridique ou une organisation syndicale est souvent utile pour sécuriser les démarches.