Revenu de solidarité active (RSA) : plus on y reste, moins on en sort, selon une étude

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Par Djaffar Chilab Publié le 17 décembre 2023 à 12h16
RSA : ce que je risque si je n'effectue pas les 15 heures d'activités obligatoire
RSA : ce que je risque si je n'effectue pas les 15 heures d'activités obligatoire - © www.econostrum.info

Plus le bénéficiaire reste dans le revenu de solidarité active (RSA), moins il en sort ! C’est du moins la conclusion à laquelle a abouti une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de Santé et de la Prévention.

L’étude, publiée vendredi, fait ressortir qu’un bénéficiaire inscrit à ce dispositif d’aide sur cinq y est toujours dix ans plus tard. Ce qui fera dire aux initiateurs de l’étude que « plus on reste dans le RSA, moins on va en sortir ». En d’autres termes, plus le temps passe pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active, moins ils sont enclins à quitter le dispositif. Dans le détail, l’étude de la Drees, une première dans son genre à se pencher sur les mouvements d’accès et de sortie de ce dispositif sur une durée de dix ans, indique que 21,1 % d'individus l’ont perçu (le RSA) pendant une dizaine d’années de suite.

En effet, les conclusions de l’étude, qui a touché les bénéficiaires âgés de 16 à 49 ans, mettent en évidence qu'un bénéficiaire sur cinq (soit 21,1%) ont continué à recevoir l’indemnité de la première année du début de l’étude, soit de 2011, jusqu’à 2020, année de clôture de l’étude. D’autres chiffres indiquent que, durant la même période (de 2010 à 2020), quelque 40,7% de souscrits, soit deux bénéficiaires sur cinq, ont eu à quitter le RSA au moins une fois pour y revenir à nouveau, tandis que 38,2% des bénéficiaires, soit deux bénéficiaires sur cinq, ont quitté le dispositif sans y souscrire à nouveau durant la même période.

À signaler qu’un tiers de ces cas fut enregistré dès la deuxième année de la période qu’a cernée l’étude, à comprendre par là, dès l’année 2011. Les auteurs de l’étude font remarquer, en résumé, à travers ces chiffres relevés que l’augmentation de la persistance, dans le dispositif, est directement proportionnelle à l’ancienneté des bénéficiaires.

L'ancienneté des bénéficiaires du RSA directement liée à la hausse de la persistance dans le dispositif

Ainsi, il est à noter qu’une seule personne sur dix a perçu le revenu continuellement de 2011 à 2020 parmi les nouveaux bénéficiaires qui ont rejoint le dispositif en 2010. Par contre, dans la catégorie des bénéficiaires cumulant déjà au moins quatre ans d’ancienneté, ils sont 36,7% à l’avoir perçu continuellement de 2011 à 2020. « Ce lien apparent entre l’ancienneté et la plus forte persistance dans le RSA peut provenir de caractéristiques moins favorables dès l’entrée dans le RSA (santé plus dégradée, moindres diplômes, etc.) ou être la conséquence du temps passé au RSA », explique la Drees.

En s’intéressant aux bénéficiaires en emploi salarié à fin 2010, l’étude relève que seuls 8,4% ont touché le revenu en continu de 2011 à 2020. En revanche, le ratio s’élève à 23,1% pour les bénéficiaires sans emploi. Il est relevé également que quatre bénéficiaires de la prestation à fin 2010 sur dix n’ont jamais terminé l’année en position d’employé de 2010 à 2019. Le ratio baisse à trois bénéficiaires sur dix si on intègre l’emploi en cours d’année, note l’étude qui conclut que l’ancienneté dans le dispositif et la situation d’emploi pèsent dans la détermination des trajectoires des bénéficiaires du RSA. À fin 2022, la Drees a recensé quelque 2,1 millions de bénéficiaires de cette prestation versée aux personnes sans ressources.

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Licencié en économie option gestion, journaliste polyvalent, reporter, et ancien directeur de rédaction.

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