Depuis 2022, un système a été mis en place pour permettre la complémentarité des revenus provenant d'une activité saisonnière et ceux du revenu de solidarité active (RSA). Cet arrangement a été envisagé pour revitaliser une branche durement touchée par la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Comment cumuler RSA et revenus saisonniers
Certains départements français, à l'instar de la Saône-et-Loire ou de l'Aube, permettent aux vendangeurs de cumuler les revenus de leur activité avec ceux du RSA, sans aucune perte de revenu. Les Conseils départementaux des régions concernées ont lancé cette initiative en 2018 et elle perdure en 2023.
Le dispositif jouit d'une communication plus poussée cette année dans le but de le faire connaitre aux vendangeurs et de les inciter à exercer cette profession qui tend à tomber en désuétude. Le dispositif pourrait, en effet, toucher plus de personnes parmi les dizaines de milliers de bénéficiaires du RSA vivant dans les départements concernés.
Christine Robin est vice-présidente au Conseil départemental de Saône-et-Loire, chargée de l’insertion sociale et professionnelle, de l’emploi et de la formation. « Nous sommes dans une région viticole avec des besoins très saisonniers. Or la mécanique administrative du RSA pouvait dissuader les bénéficiaires de se lancer dans un emploi de courte durée, car ils pouvaient perdre le bénéfice du RSA, c’est pour cela que nous avons lancé cette action incitative », explique-t-elle.
Il y a un gros problème de #recrutement en France. Les #vendangeurs viennent des pays de l'Est. Il manque 360.000 postes dans la #restauration (malgré les hausses de salaire), 170.000 dans l'#aidesociale, 190.000 dans l'#agriculture et 260.000 dans le #batiment. 😳#CdanslAir pic.twitter.com/NZT1s9MJOG
— Thierry de Cabarrus (@tcabarrus) October 15, 2022
Recruter 1000 vendangeurs d'ici à la fin 2023
Début 2022, le département de Saône-et-Loire a lancé un programme visant à recruter 1000 personnes dans tous les secteurs des métiers viticoles d'ici à la fin 2023. L'accompagnement personnalisé et le recrutement d’une vingtaine de conseillers en insertion professionnelle ont accompagné ce programme.
Intitulé « Rebondir, Surmonter, Accéder… à l’emploi », ce dispositif répond également aux difficultés de recrutement dans des secteurs en crise, tels que la restauration et l’industrie. « Nous allons proposer aux bénéficiaires qui feront les vendanges de rejoindre ce programme d’accompagnement individualisé pour trouver un emploi plus durable », précise Christine Robin.
Un premier bilan de ce programme laisse entrevoir des résultats mitigés, avec un nombre de bénéficiaires à la baisse si on le compare à 2021. « Le nombre de bénéficiaires a baissé depuis le début de l’année, mais à ce stade, nous ne pouvons pas encore tirer de conclusions », commente l’élue.