Une étude réalisée par l'Insee a révélé la catégorie de Français ayant le plus bénéficié des ristournes sur le carburant, accordées par les pouvoirs publics en 2022. Paradoxalement, ce sont donc les ménages les plus aisés qui ont le plus bénéficié de ces mesures visant à soutenir le pouvoir d'achat. Comment est-ce possible ?
Des ristournes qui ont surtout profité aux plus riches
En effet, une étude menée par l'Insee semble révéler un paradoxe concernant les ristournes sur les prix du carburant, accordées par l'État français. « Les 25 % [des ménages automobilistes] les plus aisés, qui consomment en moyenne davantage de carburant, ont davantage bénéficié de cette mesure », affirme l'étude en question. Une conclusion qui a de quoi interpeller, lorsque l'on sait que cette mesure avait pour objectif de venir en aide à ceux qui en avaient le plus besoin. En l'occurrence, les « gros rouleurs » et les travailleurs aux revenus modestes.
La mesure a finalement été élargie à l'ensemble des foyers français possédant un ou plusieurs véhicules. Ce sont ainsi 85 % des ménages qui ont pu bénéficier de ristournes de 51 à 81 euros en moyenne. Dans le détail, les aides étaient comprises entre 64 et 115 euros pour les ménages les plus aisés, soit 25 % des personnes concernées par la mesure. Elles étaient de 29 à 48 euros pour les 25 % des foyers les plus modestes. Rappelons que cette mesure a coûté la bagatelle 8 milliards d'euros, soit l'équivalent du budget de la justice.
«La remise sur le carburant du gouvernement profite plus aux conducteurs de 4x4 qu’aux conducteurs de Twingo qui doivent faire 30 bornes pour aller bosser» @yjadot #LeGrandJury pic.twitter.com/9Nhwj3cLrs
— Le Figaro (@Le_Figaro) September 25, 2022
La consommation de carburant impactée
L'étude menée par l'Insee revient également sur les conséquences des hausses importantes des prix du carburant sur les ménages. « En comparaison avec une situation dans laquelle les prix des carburants seraient restés au niveau observé en janvier 2022 […] la facture serait plus élevée de 93 à 127 €, en moyenne, sur l’ensemble de l’année 2022, par ménage automobiliste », estime l’institut.
Ce surcoût a eu pour effet une baisse de consommation. « Lorsque les prix augmentent de 1 %, les volumes de carburant achetés par les automobilistes diminuent à court terme, de 0,21 % à 0,40 % », analyse en effet l’Insee. Cette donnée révèle, aussi, des inégalités face aux hausses des prix du carburant. « Cette sensibilité aux prix est trois fois plus forte pour les “petits rouleurs” que pour les “gros rouleurs”, mais varie peu selon le revenu et le type d’habitat (urbain, rural ou périurbain) », conclut l'étude.