Après des préavis de grève et des débrayages, plusieurs corporations ont réussi à obtenir des primes d’activité à l'occasion des Jeux olympiques. À quelques jours du début des JO 2024 de Paris, d’autres travailleurs réclament des compensations financières pour le travail qui les attend durant cette compétition internationale. C’est le cas des travailleurs du gestionnaire des aéroports de Paris qui viennent d’annoncer une grève dans les prochains jours.
Les travailleurs affiliés à la CGT, CFDT, FO et UNSA du gestionnaire des aéroports de Paris appellent à une grève pour le 17 juillet. Ce débrayage, qui vise à dénoncer la « dégradation des conditions de travail », a aussi pour objectif de demander une « gratification pour l'ensemble du personnel », précisent les syndicats. Ces derniers demandent aussi un plan de recrutement « massif » pour pourvoir 1 000 postes, ainsi que des garanties de prendre des jours de repos et des congés pendant les Jeux olympiques. « On cherche toujours à avoir une véritable négociation avec la direction sur la reconnaissance d'implication du personnel sur les JO. Il y a des entreprises comme la SNCF qui ont été capables de le faire, donc ADP peut le faire aussi », affirme Daniel Berton, secrétaire général de la CGT à ADP.
Les syndicats reprochent aussi à la direction d’avoir décidé unilatéralement de « verser une prime uniquement à une partie du personnel ». Daniel Berton rappelle à ce sujet qu’« en décembre dernier, la direction a demandé à des salariés de se porter volontaires pour gonfler les rangs des agents dans les terminaux, en contrepartie d’une rémunération comprise entre 70 et 100 euros par jour de vacation. Mais pour tous les autres, dont le travail consiste déjà à être sur le terrain, la somme s’élevait à 30 euros. Une iniquité que nous voulions rétablir ». Mais, le 3 juillet, face au risque de grève, la direction a fait savoir, lors d’une réunion, que tous les salariés non volontaires présents entre le 8 juillet et le 15 septembre 2024 percevraient une prime de 1 000 euros.
La grève va-t-elle entraîner des annulations de vols ?
« C’est bien pour eux, mais c’est à double tranchant », note le même responsable syndical, qui regrette le fait que l’entreprise ait « rétabli l’équité, mais créé un déséquilibre parmi le personnel », ajoutant que « désormais, ce sont les volontaires qui se sentent pénalisés ». D’autre part, déplore Daniel Berton, la prime est soumise à la présence des salariés. Ce qui signifie que « le versement se fera au prorata des jours de présence ». Une manière, pour la direction, d’éloigner « la possibilité d’un conflit jusqu’au versement de la prime et créent une démobilisation du personnel », estime-t-il.
De son côté, la direction d’ADP, qui s’est dite étonnée de cette annonce, assure que « le dialogue social est permanent » et qu’elle « demeure en contact avec les organisations syndicales ». La direction d'ADP rassure aussi que « cette grève ne devrait pas entraîner d'annulations de vols ».