Avec des minima sociaux non suffisants et un niveau d’inflation très haut, la situation économique de nombreux Français risque d'empirer si aucune mesure efficace n’est prise. C’est ce qu’ont révélé le collectif associatif Alerte et l’économiste Pierre Madec dans une note publiée jeudi 12 octobre pour la Fondation Jean Jaurès.
Le taux de revalorisation des minima sociaux décrié
L’économiste Pierre Madec et Noam Leandri, qui préside Alerte, un collectif d’associations contre la pauvreté, ont donc publié un article, jeudi 12 octobre, sur le site de la Fondation Jean Jaurès dans lequel ils alertent sur la situation des Français bénéficiant des différentes aides gouvernementales, comme le revenu de solidarité active (RSA) ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS). Ils déplorent le fait que « les ménages subissent depuis deux ans une forte augmentation des prix qui ne s’est pas traduite par une augmentation équivalente des minima sociaux ».
Ils estiment que la revalorisation qu’ont connue les minima sociaux est disproportionnelle par rapport au taux actuel de l’inflation. « En avril 2023, la hausse des minima sociaux n’a été que de 1,6 % alors que l’inflation devrait s’établir autour de 5 % cette année », s’étonnent-ils, rappelant que le gouvernement a justifié « cette sous-indexation par le fait qu’une augmentation exceptionnelle de 4 % avait été attribuée en juillet 2022 par anticipation ».
Dans cette conjoncture économique difficile, Pierre Madec et Noam Leandri trouvent donc inconvenable le taux de revalorisation décidé récemment, de même que la date prévue pour sa mise en application (1ᵉʳ avril 2024). « Au final, une revalorisation en avril 2024 risque d’être trop tardive face à l’accroissement de la précarité qui se perçoit très concrètement dans le recours accru à l’aide alimentaire », avertissent-ils.
160 000 Français risquent de se retrouver sous le seuil de grande pauvreté
Pour illustrer au mieux l’impact d’une revalorisation de minima sociaux à 1.6 % et à 5 %, le collectif et l’économiste se sont appuyés sur le micro-simulateur mis en place par l’Insee, la Dress ainsi que la CAF. Ils concluent que « 200 000 personnes (se retrouveront) sous le seuil de pauvreté officiel (à 60 % du niveau de vie médian) et 160 000 sous le seuil de grande pauvreté (à 50 % du niveau de vie médian) » si le pouvoir d’achat continue de dégringoler et les niveaux de chômage se stabilisent.
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