À partir de 2027, des millions de retraités risquent de se retrouver sans pension ou confrontés à des retards de paiement. La Cour des comptes alerte sur une crise de liquidité imminente, alimentée par les déficits chroniques de la Sécurité sociale, qui pourrait paralyser le versement des prestations sociales.
Le système de Sécurité sociale français affiche un déficit structurel important, qui devrait atteindre 22 milliards d’euros en 2023 selon la Cour des comptes. Chaque année, ce déficit se creuse, sans que des mesures efficaces ne parviennent à enrayer la spirale. L’État n’a pas réussi à réduire cette dette, et la situation s’aggrave. En conséquence, la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale), qui finançait jusque-là la dette sociale par emprunt, a atteint ses limites.
En 2022, elle ne pouvait plus emprunter davantage pour couvrir cette dette. Cette évolution laisse désormais l’Acoss, l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, en charge de la gestion de la trésorerie à court terme. Mais cette agence se trouve confrontée à un problème majeur : elle n’a pas la capacité d’assumer un emprunt à long terme pour compenser les déficits continus.
Une crise de liquidité imminente qui risque de toucher les retraites
Le rapport de la Cour des comptes met en évidence que cette accumulation des déficits pourrait entraîner une crise de liquidité dès 2027. Si le financement des dépenses sociales, comme les retraites, devient impossible à assurer, les versements pourraient être suspendus. Cela entraînerait un risque de défaut de paiement sur les pensions de retraite et autres prestations sociales.
Les retraités seraient donc les premières victimes de cette gestion financière jugée « hors de contrôle » par la Cour des comptes. Le rapport explique que l’Acoss, dépendante des emprunts sur le marché, pourrait se retrouver dans une situation où la taille du marché financier serait insuffisante pour couvrir l’énorme volume de dette générée par la Sécurité sociale. La gestion des finances publiques devient ainsi de plus en plus complexe et incertaine.
Des solutions envisagées par le gouvernement
Face à cette situation alarmante, le gouvernement a l’obligation de présenter, d’ici la mi-juillet, un plan pour réduire le déficit public de 40 milliards d’euros. Plusieurs pistes sont évoquées pour parvenir à cet objectif, telles que la création d’une TVA sociale, la suppression de niches fiscales ou la réalisation d’économies dans la fonction publique. Ces mesures sont censées permettre de maintenir l’équilibre des finances publiques et garantir la pérennité du système de retraites.
Cependant, la mise en œuvre de telles réformes pourrait ne pas suffire à résoudre à long terme le problème structurel du financement des retraites. Si des ajustements fiscaux ou des coupes dans les dépenses publiques ne parviennent pas à équilibrer les comptes, la France pourrait se retrouver face à un réel défi en matière de financement des prestations sociales dans les années à venir.
Une menace qui pèse sur les assurés sociaux
Dans ce contexte, les retraités, qui représentent une part importante des assurés sociaux, sont particulièrement vulnérables. Avec des versements de pensions qui pourraient être interrompus dans un futur proche, de nombreux retraités risquent de devoir faire face à une situation financière difficile. L’alerte lancée par la Cour des comptes soulève la question de la durabilité du système de protection sociale français et de sa capacité à répondre aux besoins des générations futures.
La situation appelle à une révision en profondeur des politiques publiques et des choix économiques. À moins que des réformes substantielles et rapides ne soient mises en place, la question de la retraite et de la sécurité sociale pourrait devenir un problème majeur pour les années à venir.








