La question des retraites reste un sujet sensible, et l’hypothèse d’un référendum pour trancher sur la réforme a été évoquée. Mais pour le chef de l’État, cette option n’est pas envisageable.
En effet, la perspective d’un référendum sur la réforme des retraites ne sera pas retenue. Interrogé mardi 13 mai sur TF1 par Sophie Binet, secrétaire nationale de la CGT, le président Emmanuel Macron a répondu de manière ferme : « La réponse est non ». Cette prise de position intervient alors que la question du financement des retraites reste au cœur des tensions sociales et politiques. Le chef de l’État a défendu sa réforme en mettant en avant des arguments budgétaires jugés décisifs.
Selon Emmanuel Macron, la réforme actuellement en vigueur permettrait de dégager environ 17 milliards d’euros pour rééquilibrer un système en déficit. Revenir sur cette réforme, notamment en abaissant l’âge légal de départ à 60 ans, impliquerait un coût de 28 milliards d’euros par an, une somme que « l’État ne peut assumer », a-t-il martelé. Face à la responsable syndicale, le président a rejeté toute hypothèse de retrait ou de consultation populaire sur cette question, estimant qu’il en allait de la stabilité financière du pays.
Sur TF1, Emmanuel Macron ferme la porte à l’organisation d’un référendum sur la réforme des retraites
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Des divergences au sein de l’exécutif
Cette fermeté contraste avec les propos tenus en février dernier par le Premier ministre François Bayrou, qui avait alors laissé entendre qu’un référendum pourrait constituer une issue en cas de blocage. « Lorsqu’il n’y a pas de résolution possible, le référendum est une issue », avait-il déclaré.
Mais depuis, le chef du gouvernement a lui aussi fermé la porte à un retour à 62 ans, préférant confier aux partenaires sociaux la tâche de trouver un équilibre, en dehors de tout « totem » ou « tabou ». Cette ouverture au dialogue s’est cependant heurtée à des départs en série autour de la table des négociations, notamment de la part de la CGT et de Force ouvrière, qui ont dénoncé un simple « conclave » sans véritable marge de manœuvre.
Une réforme des retraites toujours contestée
Malgré son adoption, la réforme des retraites continue de susciter une forte opposition dans l’opinion publique. Un sondage Elabe pour BFMTV publié en mars révélait que 72 % des Français doutaient de l’efficacité des négociations actuelles, perçues majoritairement comme un coup politique destiné à éviter une censure parlementaire. L’idée d’un référendum, pourtant plébiscitée par une partie de la population et certains partis d’opposition, semble donc définitivement écartée par l’Élysée.
Pour Emmanuel Macron, la priorité semble désormais se tourner vers la mise en place d’une conférence sociale axée sur les modalités de financement du modèle social français, sans pour autant revenir sur les piliers de la réforme votée en 2023. Une ligne politique assumée, mais qui continue d’alimenter les clivages.








