Le gouvernement souhaite accélérer la collecte des 40 milliards d’euros nécessaires pour sortir du déficit public. Pour y parvenir, de nombreuses pistes sont envisagées, notamment le scénario de l’année blanche, qui a été évoqué à plusieurs reprises à Bercy.
En effet, la majeure partie des économies budgétaires avancées par le gouvernement sont comparées au tendanciel, c’est-à-dire par rapport aux prévisions de dépenses sans intervention.
Concrètement, l’année blanche désigne un gel total ou partiel des dépenses indexées sur l’inflation, telles que les pensions de retraite et les allocations familiales. Le gouvernement pourrait donc décider de ne pas réviser les montants de ces prestations, menant à une économie immédiate, estimée à 28 milliards d’euros.
Selon les prévisions du gouvernement transmises au Sénat, rapportées par Le Figaro, l’absence d’indexation permettrait de réaliser une économie de 3 milliards d’euros pour les retraites et 1,5 milliard d’euros pour les prestations sociales en 2026.
Bien que cette solution paraisse évidente pour renflouer les caisses de l’État, elle peut avoir de lourdes conséquences politiques. Rappelons que le gouvernement de Michel Barnier a été censuré suite à une proposition de sous-indexation des pensions de retraite.
Par conséquent, l’année blanche représente une solution encore plus infligente pour les citoyens, notamment les individus fragiles en situation de précarité financière, qui risquent d’être privés de certaines aides sociales. Pire encore, l’année blanche entraîne une hausse de l’impôt, un scénario contradictoire à la promesse du ministre de l’Économie, Eric Lombard.
L’année blanche, une mesure qui va à l’encontre des promesses du gouvernement
Interrogé ce jeudi 5 juin par Le Monde à propos d’un article publié par ce même journal, affirmant que « Bercy prépare les esprits à une nouvelle hausse des impôts en 2026 », Eric Lombard a assuré qu’aucune hausse d’impôt n’est prévue par le gouvernement.
« Nous voulons la stabilité fiscale, nous voulons la stabilité des prélèvements obligatoires. Ce que nous avons en France, ce n’est pas un problème de prélèvements obligatoires, de niveau d’impôts. Il ne s’agit pas de les augmenter, c’est un problème de dépenses publiques », a-t-il expliqué. Avant de conclure : « Il n’y aura pas de hausse d’impôt d’ensemble ».
Selon le FMI, une mesure basée uniquement sur la fiscalité pour rassembler les 40 milliards d’euros nécessaires pour réduire le déficit budgétaire en 2026 « pèserait sur la confiance des entreprises, la consommation des ménages et le potentiel de croissance ». D’autant plus que, selon cette institution, la prévision de croissance pour cette année-là en France est estimée à seulement 0,6 %.








