Selon plusieurs sources, environ 80 % des bénéficiaires d’une retraite française résidant en Algérie seraient morts ou introuvables. Selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse, la réalité serait loin de ce chiffre.
« 82% des retraités algériens sont des fantômes » : la Cnav alerte sur des chiffres gonflés
Chaque mois, la Caisse nationale d'assurance vieillesse s'occupe du versement des pensions de retraite à de nombreux anciens travailleurs. D'ailleurs, certains d'entre eux résident dans d'autres pays, tels que l'Algérie. Sur le Net comme sur les plateaux de télévision, nombreux sont ceux qui affirment que la grande majorité de ces retraités seraient morts ou introuvables. Une information contredite par la Cnav.
- Le montant total brut versé par la Cnav aux retraités résidant en Algérie s'élevait à plus de 100 millions d'euros en 2019
- Ce montant représente seulement « environ 3,3% » de l'ensemble des « 121,3 milliards d'euros de prestations servies par la Cnav » à l'ensemble de ses bénéficiaires
- Le nombre de retraités vivant en Algérie est passé de plus de 400 000 en 2019 à 360 000 en 2024
« Il y a 600 000 retraités en Algérie avec des pensions françaises, et sur 1000 personnes, 691 n'ont pas été retrouvés et 130 sont morts ! 82% des retraités algériens sont donc des fantômes. Qui encaisse l'argent ? Que fait l'État français ? », a écrit une internaute sur plateforme X le 12 septembre 2024, une publication relayée par plusieurs milliers de personnes
Sur les plateaux de télévision, à de nombreuses reprises, ce sujet des retraités résidant en Algérie est fréquemment abordé. Face à l'important flux d'informations qui circule sur le sujet, la Caisse nationale d'assurance vieillesse a décidé de mener l'enquête. Dans le cadre de cette étude, la Cnav a affecté des personnes directement au consulat de France à Alger.
Celles-ci ont « convoqué 2.611 personnes. Parmi elles, 1.604 se sont présentées au consulat et il s'avère que 1.565 sont en conformité, soit 60% », explique Renaud Villard, directeur général de la Cnav. « Pour les 40% qui n'ont pas répondu, cela ne veut pas dire qu'ils sont tous morts », ajoute-t-il. Pour cette catégorie, « leur retraite a été suspendue », car « il y a un risque non nul qu'ils soient morts ».
Toutefois, le directeur général de la Cnav explique que pour cette catégorie de retraités, le déplacement jusqu'à la capitale algérienne peut s'avérer compliqué, à cause de leur âge avancé, rapport l'AFP. Toujours selon Renaud Villard qui s'appuie sur le rapport de la commission d'enquête, le montant total brut versé par la Cnav aux retraités résidant en Algérie s'élevait à plus de 100 millions d'euros en 2019.
Le nombre de retraités vivant en Algérie en baisse
Toutefois, ce montant représente seulement « environ 3,3% » de l'ensemble des « 121,3 milliards d'euros de prestations servies par la Cnav » à l'ensemble de ses bénéficiaires, rapporte l'AFP. Concernant le chiffre de 600 000 bénéficiaires de la Cnav résidant en Algérie, celui-ci est « gonflé, et nous n'avons pas pu retrouver trace de sa source », rapporte l'agence d'information globale. Au cours de ces dernières années, le nombre de retraités vivant en Algérie a même diminué. Alors qu'ils étaient plus de 400 000 en 2019, ils ne seraient plus de 360 000 en 2024, selon Renaud Villard.