La question des retraites fait encore débat en France. Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont conclu un accord avec la direction sur les fins de carrière des cheminots, le 22 avril dernier. Un accord qui avait mis fin aux menaces de grève des contrôleurs lors des ponts du mois de mai. Toutefois, cet accord est remis en cause par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. D’un autre côté, les syndicats de cheminots appellent à la grève le mardi 21 mai en Île-de-France pour obtenir de meilleures compensations liées aux JO de Paris.
La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, la CFDT-Cheminots et Sud-Rail ont trouvé un accord avec la direction de la SNCF pour les fins de carrière des cheminots. Il s’agit d’une amélioration du dispositif de retraite anticipée, notamment en faveur des « cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée », dont les conducteurs. Ces derniers auront désormais la possibilité d’entamer une « cessation anticipée d’activité 30 mois avant leur retraite avec 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75% », selon cet accord considéré par la direction de la SNCF comme « une véritable avancée ».
Les syndicats, de leur côté, ont salué cet accord qui permet de « compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites ». Ils avaient souligné la singulière convergence unanime de tous les partenaires sociaux de la société sur « un sujet aussi important ».
Tout allait donc bien entre les syndicats des cheminots et la direction de la SNCF. Cependant, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, n’est pas d’accord avec la direction de la SNCF. En effet, le ministre, dans son intervention ce jeudi 2 mai sur BFMTV, a jugé ce nouvel accord « pas satisfaisant ».
Bruno Le Maire n’est pas d’accord avec la SNCF sur les retraites
« Il y a eu un dysfonctionnement », a estimé Bruno Le Maire qui ajoute : « Je n’ai pas été averti », en parlant de cet accord. Sur ce point, même s’il considère que c’est au patron de la SNCF de gérer les relations avec les organisations syndicales, « le ministre de tutelle doit être tenu au courant », souligne Bruno Le Maire.
« J’ai donc convoqué le patron directeur général de la SNCF pour qu’il me rende des comptes sur cet accord qui donne un sentiment de deux poids deux mesures qui est vraiment provocant pour beaucoup de nos compatriotes », révèle le ministre qui indique qu’il doit le rencontrer ce PDG « dans les tous prochains jours »
Rappelons que le ministre des Transports, Patrice Vergrietede, de son côté, avait déclaré, suite à la signature de cet accord, que « la SNCF a droit à ses accords d’entreprises, elle a droit à ses aménagements ». Une autre divergence entre deux ministres de l’exécutif.
Retour du spectre de la grève à la SNCF
Par ailleurs, il faut souligner que le spectre de la grève à la SNCF est de retour. En effet, les syndicats des cheminots appellent à une journée de grève le mardi 21 mai. Toutefois, ce préavis de grève concerne uniquement le réseau géré (ou co-géré) par la SNCF en Île-de-France, c’est-à-dire tous les RER, mais aussi le Transilien et le Tram 4.
Les syndicats font donc pression pour obtenir de meilleures compensations liées aux JO de Paris. La direction propose 50 euros brut de prime par jour travaillé et d’autres mesures permettant d’atteindre 1 500 euros de compensation en cumulé pour les agents les plus mobilisés. Les syndicats estiment que ce chiffre sera difficilement atteint, plaident pour une prime fixe supplémentaire supérieure à 1 000 euros, comme à la RATP.
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