Le recul de la natalité en Europe est inquiétante pour plusieurs raisons. Ce phénomène implique une crise de la main-d'œuvre, mais aussi des déficits dans les caisses de retraite qui contraindraient les salariés à travailler plus longtemps.
En France, le taux de natalité a baissé de près de 10 % entre 2011 et 2022. Ce recul impacte considérablement l'économie du pays. Cette « grande démission dans les maternités bouscule l’économie », avait estimé Maxime Sbaihi, auteur d’un essai sur le grand vieillissement (L’Observatoire).
Si, à court terme, la baisse de la natalité est plutôt une bonne chose pour l'économie du pays, la tendance s'inversera à long terme, notamment à cause du recul de la population active. « Les comptes publics sont très dépendants de la natalité », avait indiqué l’économiste. De plus, une population de plus en plus vieillissante est synonyme d'une hausse du nombre de retraités. « Les dépenses publiques liées aux retraites et à la santé augmentent », constate encore Maxime Sbaihi.
La France n'est pas le seul pays concerné par ce phénomène. En effet, d'ici à 2050, les personnes de plus de 65 ans pèseront près de 30 % de la population européenne, contre environ 20 % aujourd'hui, estime la Commission européenne.
Le vieillissement de la population et son impact sur les retraites
Ce changement démographique aura donc des conséquences économiques importantes. La Commission européenne indique que ce défi démographique met en péril les systèmes de retraite. Un système conçu à l'origine pour des populations dont la durée de vie n'excédait pas les 70/75 ans.
Ainsi, tous les pays européens sont confrontés à ce problème, étant donné que l'Europe va perdre plus de 57 millions de travailleurs d'ici à 2100, selon la même commission. Pour faire face au manque de main-d'œuvre et au recul des cotisations, la Commission européenne préconise une série de mesures.
Elle propose aux pays en question d'améliorer, en premier lieu, le taux d'emploi des femmes, en combinant au mieux parentalité et vie professionnelle. La commission préconise aussi d'augmenter le taux d'emploi des seniors et d'accroître celui des jeunes. Elle appelle également les pays européens à s'ouvrir à l'immigration, mais à la condition qu'elle soit accompagnée d'une politique d'intégration.
Par ailleurs, la Commission européenne indique qu'une Europe qui vieillit perdra inévitablement sa compétitivité et son poids à l'international. Réduite à 4 % de la population mondiale à l'échéance de 2050, la démographie ne permettra plus au Vieux Continent de peser dans les débats, fait remarquer la commission.