Retraite : vers la généralisation de la pension de réversion aux conjoints pacsés ?

Ines Chekirine, une jeune femme aux cheveux bruns avec des mèches claires, portant une écharpe colorée rouge et verte, pose devant un fond orange. Son expression est neutre et son regard est dirigé vers l'avant.
Par Ines Chekirine Publié le 19 septembre 2023 à 18h23
Retraite : les conjoints pacses peuvent-ils bénéficier de la pension de réversion ?
Retraite : les conjoints pacses peuvent-ils bénéficier de la pension de réversion ? - © www.econostrum.info

Selon l'Insee, la France comptait plus de 182 000 Pacs en 2022. Cette forme d'union est très sollicitée par les Français. Mais, contrairement au mariage, elle ne donne pas accès à la pension de réversion en cas de décès de l'un des partenaires. Toutefois, les propositions de deux députés, dont l'un appartenant au mouvement Renaissance, pourraient faire évoluer les choses.

Une proposition d'« extension du droit à la pension de réversion aux couples unis par le Pacs »

La pension de réversion est attribuée à l'époux ou à l'épouse du retraité décédé, sous certaines conditions, dont le mariage. Par conséquent, les couples unis par un Pacs sont exclus de ce bénéfice. Le député républicain Vincent Seitlinger espère changer cette situation. Il a déposé, en juin dernier, une proposition de loi visant à « étendre le droit à la pension de réversion aux couples unis par le Pacs ».

La députée Renaissance Danielle Brulebois avance également des arguments dans le même sens : « Depuis plusieurs décennies, on observe une évolution des modes de conjugalité. Certes, le mariage reste la modalité de partenariat privilégiée pour les couples de sexe différent, mais cette modalité s’érode au profit du pacs et des unions libres », a-t-elle plaidé. Toutefois, elle propose un délai de 5 ans après la signature du Pacs avant que le conjoint survivant puisse profiter de la pension de réversion.

« Les couples pacsés font le choix d'une union différente de celle des couples mariés, mais induisant une même solidarité au regard de la loi. Pourtant, si l'un des deux meurt, le partenaire survivant ne peut rien obtenir. Or, en vertu du principe d'égalité, il est nécessaire qu'il puisse prétendre au maintien de son niveau de vie, au même titre qu'un conjoint survivant issu d'un mariage », argue, pour sa part, Vincent Seitlinger.

Il est important de souligner que la pension de réversion versée à une conjointe survivante est supérieure à celle accordée à un conjoint survivant. Elle s'élève à 775 euros pour les femmes, tandis qu'elle n'excède pas 345 euros pour les hommes. À noter que cette proposition avait déjà été abordée précédemment, lors de la réforme de 2018. Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites de l'époque, l'avait évoquée, mais elle n'avait pas abouti. Actuellement, les propositions de loi récentes rédigées par les députés Vincent Seitlinger et Danielle Brulebois ont été transmises à la commission des Affaires sociales. On ignore encore la date à laquelle elles seront examinées.

Ines Chekirine, une jeune femme aux cheveux bruns avec des mèches claires, portant une écharpe colorée rouge et verte, pose devant un fond orange. Son expression est neutre et son regard est dirigé vers l'avant.

Diplômée en science économique et rédactrice de profession, je vous emmène à la découverte de l'actualité économique et politique à travers la France et la Belgique.

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1 commentaire on «Retraite : vers la généralisation de la pension de réversion aux conjoints pacsés ?»

  • Robert

    Je suis sidéré par l’irresponsabilité du COR. Certes il s’en tirera en trafiquant les chiffres comme ils l’a déjà fait par le passé en prenant des complètement fausses, mais ces mesures coûteront extrêmement cher à un système de retraite déjà en tension dans un contexte de baisse de la natalité donc de futurs cotisants et de déséquilibre entre les retraités et les actifs.

    Alors qu’il fallait aller vers un plafonnement identique de la réversion pour tous les Français pour des raisons d’équité, puis vers une disparition totale à l’horizon de 30 ou 40 ans, les propositions du COR sont insensées : faire supporter au système de retraite le maintien du niveau de vie sans condition de revenus reviendra forcément plus cher à terme puisque les pensions personnelles des femmes sont appelées à augmenter et que l’homogamie professionnelle deviendra de plus en plus la règle.

    Étendre la réversion au PACS voire au concubinage ne manquera pas de soulever la question des PACS ou des concubinages déjà terminés à cause d’un décès. Si la réversion était accordée à ce type de couple, je vois mal comment le gouvernement pourrait la refuser aux « déjà veuves » de PACS ou de concubinage. A l’évidence cela augmenterait immédiatement le nombre de bénéficiaires alors que le service des pensions de réversion pèse déjà pour 11% dans le coût du système de retraites.

    D’une façon ou d’une autre les taux de cotisation et les pensions en souffriront, il faudra probablement repousser à nouveau l’âge de la retraite, peut-être à 66 ans.

    Décidément le COR c’est du grand n’importe quoi, des irresponsables.

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