En mars 2025, la question de la révision du système de retraite fait l’objet de vives discussions. Le patronat réclame l’introduction d’une part de capitalisation dans le système de retraite français, notamment pour compléter le système de répartition actuel.
Bien que la proposition soit encore au cœur des négociations, il existe déjà un système de capitalisation dans la Fonction publique : le régime additionnel de la Fonction publique (RAFP). Ce dispositif, créé il y a vingt ans, offre un complément de retraite aux fonctionnaires, bien qu’il reste encore modeste pour les retraités actuels.
Le régime de capitalisation additionnelle des fonctionnaires est une spécificité du système français. Il concerne exclusivement les primes des fonctionnaires, qui représentent environ un quart de leur rémunération totale. Les cotisations sont prélevées à hauteur de 5 % sur ces primes, tant du côté des agents que des employeurs. Ces cotisations sont ensuite placées dans des investissements financiers tels que des actions, des obligations ou des biens immobiliers, avec l’objectif de générer un rendement à long terme.
Des pensions additionnelles minimes, mais qui évoluent au fil des années
Depuis sa création, ce fonds a accumulé plus de 50 milliards d’euros, dont une grande partie provient des cotisations des fonctionnaires et de leurs employeurs. Grâce à une gestion financière prudente, ces fonds ont permis de verser des pensions additionnelles aux près de 600 000 retraités du secteur public.
En 2024, les fonctionnaires ayant pris leur retraite ont touché en moyenne 40 € par mois de cette pension additionnelle, contre 30 € pour ceux partis en 2020. Ce montant est directement lié à l’ancienneté de cotisation, les fonctionnaires ayant cotisé plus longtemps recevant des pensions plus élevées.
Les pensions de retraite versées à travers le système de capitalisation demeurent moindres, malgré de nombreuses revalorisations
Bien que ce système présente des avantages en offrant une forme de capitalisation, les pensions versées restent modestes. Denis Gravouil, représentant de la CGT, souligne auprès d’Ouest-France que les cotisations investies dans un système par répartition auraient généré 60 € par mois, soit une somme supérieure à celle versée par le RAFP. Ce constat met en lumière les limites du système de capitalisation actuelle, surtout en raison de sa jeunesse et du fait que les fonctionnaires n’ont cotisé au RAFP que pendant une période relativement courte.
Malgré ces montants relativement faibles, le RAFP a su revaloriser les pensions en fonction de l’inflation chaque année, y compris lors de la crise de 2008. Ces dernières années, les pensions ont même été revalorisées de deux points au-dessus de l’inflation, un effort qui permet d’assurer un certain pouvoir d’achat pour les retraités.
Le RAFP est donc un système de capitalisation existant, mais encore jeune et modeste. Bien qu’il représente une alternative partielle à la retraite par répartition, il soulève des questions sur l’équité des montants versés.