En 2024, les pensions de retraite de base ont été revalorisées à hauteur de 5,3 %. Indexée sur la base de l'inflation, cette revalorisation pourrait être moins importante que prévu en 2025. Une mesure qui ne semble pas être au goût du chef de l'État.
Avec le recul de la croissance économique de la France, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé un plan qui a pour but de réaliser 10 milliards d'euros d'économies en 2024. Pour y parvenir, les pensions de retraite pourraient bien être impactées. Il y a quelques semaines, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, a, en effet, relancé le débat concernant l'indexation des pensions de retraite de base. « C’est une vraie question, est-ce qu’on continue à indexer sur l’inflation, l’ensemble de nos prestations, l’ensemble de nos transferts ? », avait-il déclaré.
Le chef de l'État ne semble pas d'accord sur la sous-indexation des retraites
« On aura, je crois, ce débat pour le projet de budget 2025 », avait ainsi assuré le ministre délégué. Mais le président de la République, Emmanuel Macron, ne l'entend pas de cette manière. Le mercredi 7 mars, lors du Conseil des ministres, le chef de l'État aurait, en effet, interpellé son gouvernement sur la nécessité de ne pas s'exprimer sur des mesures qui n'ont jamais été envisagées.
« Le président a mis un shoot général en disant qu'il faut arrêter de sortir des mesures qui n'ont même pas été évoquées sauf si vous voulez perdre les élections », a notamment expliqué l'un des ministres pour Les Échos.
Le gouvernement a bel et bien promis de maintenir l'indexation des pensions de retraite de base sur l'inflation lors du débat sur la réforme des retraites. « Il présentait cette mesure comme une nouveauté alors qu’elle figure dans le code la Sécurité sociale depuis 2003. Et franchement, comment voulez-vous faire si on a un gouvernement qui change d’avis toutes les deux semaines », a déploré Dominique Corona de l’Union nationale des syndicats autonomes auprès de Capital. D'autant plus que les retraités représentent une très grande partie des électeurs, ce qui pèse donc lourd sur la balance des élections.
De l'autre côté, la dernière revalorisation des retraites sur la base de l'inflation a été vivement contestée par les économistes. Pour ces derniers, une sous-indexation aurait permis à l'État de réaliser des économies conséquentes. En effet, François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes, avait affirmé qu'une sous-indexation d'un seul point aurait permis au gouvernement de réaliser 2,7 milliards d'euros d'économies.
Pour rappel, la revalorisation des pensions de retraite de base à hauteur de 5,3 %, ainsi que celle des retraites complémentaires de 4,9 % aurait coûté plus de 14 milliards d'euros à l'État.