Le comité de suivi des retraites a proposé une mesure qui a fait bondir syndicats et économistes. Cette proposition consiste à sous-indexer les pensions de retraite par rapport à l’inflation, c’est-à-dire à les revaloriser moins rapidement que l’augmentation du coût de la vie.
Selon les experts, cette mesure permettrait aux finances publiques de se redresser à court terme. « Une sous-indexation cumulée des pensions versées par les régimes de base de l’ordre de 2 % ou un peu supérieure au cours des cinq prochaines années permettrait de ramener le système à l’équilibre en 2030 », estiment-ils dans leur rapport.
La recommandation, qui a été rendue publique le 10 juillet 2025, a immédiatement provoqué une réaction forte, notamment chez les syndicats. Ceux-ci ont dénoncé cette idée, affirmant qu’elle risquait d’aggraver encore les inégalités sociales, déjà bien présentes. Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, a réagi vivement : « Foutez la paix aux retraités ! ». Il a dénoncé la sous-indexation comme une solution injuste, suggérant qu’elle ne ferait qu’élargir l’écart entre les plus riches et les plus modestes, sans tenir compte de la répartition des richesses dans le pays.
La désindexation des retraites, une mesure rejetée par les syndicats et les économistes
Cette proposition a été largement rejetée par les représentants syndicaux présents lors de débats sur le sujet. Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT pour les syndicats du spectacle, a estimé qu’une réforme fiscale ciblant les patrimoines élevés serait une solution plus équitable. Selon lui, il serait préférable de prélever davantage sur les revenus financiers et les gros patrimoines pour combler le déficit du système de retraite. Michaël Zemmour, économiste et chercheur associé à Sciences Po, a appuyé cette position en soulignant que cette approche toucherait de manière indirecte les retraités les plus fortunés.
En revanche, Frédéric Souillot a proposé une solution plus nuancée, suggérant une sous-indexation partielle. Celle-ci concernerait uniquement les pensions les plus élevées, afin de ne pas pénaliser l’ensemble des retraités. Cette idée, bien que plus mesurée, n’a pas non plus trouvé un large soutien, notamment parmi les défenseurs des droits des retraités.
La proposition de sous-indexation des pensions reste donc très controversée. Les syndicats, les économistes et les représentants des retraités continuent de dénoncer cette approche, jugée inéquitable et risquée pour les plus vulnérables. En attendant, le gouvernement devra trouver un compromis pour équilibrer les finances publiques tout en évitant d’aggraver la situation des retraités.








