Partir à la retraite dans de bonnes conditions est une préoccupation majeure pour de nombreux travailleurs. Pour ceux qui n’ont pas accumulé assez de trimestres, le rachat de trimestres semble être une option intéressante pour éviter une pension réduite. Pourtant, cette solution, bien que couramment utilisée, ne serait pas toujours avantageuse selon une spécialiste du domaine.
Le rachat de trimestres permet aux salariés du privé, aux fonctionnaires et aux indépendants de compléter leur durée de cotisation en achetant jusqu’à douze trimestres. Cette démarche vise à atteindre le taux plein et ainsi éviter une décote sur la pension. Son coût varie selon plusieurs critères. L’âge joue un rôle important, car plus le rachat est effectué tôt, moins il est coûteux.
Le revenu influence également le prix de l’opération, un salaire plus élevé entraînant un coût plus important. Enfin, l’option de rachat choisie a un impact, certaines permettent uniquement de réduire la décote alors que d’autres augmentent la durée de cotisation. Depuis 2024, une majoration de 2,5 % s’applique aux paiements échelonnés sur plus de douze mois, ce qui rend l’opération encore plus onéreuse.
Pourquoi ce dispositif est-il remis en cause ?
Si le rachat de trimestres semble être une solution pour partir à la retraite avec une pension plus avantageuse, il ne garantit pas toujours un gain réel. Une experte citée par L’Internaute affirme que cette démarche est inutile si l’assuré dispose déjà du nombre de trimestres nécessaires pour un départ à taux plein. Dans ce cas, le coût engagé ne se traduit par aucun bénéfice supplémentaire sur la pension.
Le prix du rachat est un autre frein majeur. Selon les barèmes appliqués, un trimestre peut coûter entre 1 000 et 7 000 euros en fonction de l’âge et du revenu de l’assuré. Cette somme représente un investissement important qui peut prendre plusieurs années avant d’être amorti. Dans certains cas, il serait plus intéressant de prolonger son activité professionnelle quelques mois plutôt que d’engager de telles dépenses.
Un avantage fiscal à considérer avec prudence
Un des atouts du rachat de trimestres réside dans la possibilité de déduire le montant versé du revenu imposable, sans plafond. Cette réduction d’impôt peut être attractive pour les personnes soumises à une tranche d’imposition élevée. Cependant, cet avantage fiscal ne doit pas être le seul critère de décision. Une analyse approfondie de la rentabilité de l’opération est indispensable, en tenant compte de l’espérance de vie, du montant de la pension et des besoins financiers une fois à la retraite.
Avant de se lancer dans cette démarche, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Reporter son départ à la retraite permet d’accumuler naturellement des trimestres supplémentaires et d’éviter un achat coûteux. Vérifier ses droits auprès des caisses de retraite permet de s’assurer que le rachat est réellement nécessaire. La retraite progressive constitue également une alternative intéressante, car elle permet de réduire progressivement son activité tout en commençant à percevoir une partie de sa pension.
Une décision à prendre avec précaution avant de prendre sa retraite
Le rachat de trimestres peut être utile dans certaines situations, notamment pour les personnes qui souhaitent éviter une décote importante sur leur pension. Toutefois, son coût élevé et son efficacité limitée en fonction des profils en font une solution à étudier avec attention. Avant de s’engager, il est recommandé de réaliser plusieurs simulations et de consulter un expert en retraite. Dans bien des cas, il peut être plus avantageux de prolonger son activité professionnelle quelques mois plutôt que d’investir une somme conséquente sans garantie d’un véritable bénéfice sur le long terme.