Chaque année, le régime complémentaire de l’Agirc-Arrco, conçu pour augmenter les pensions des retraités du secteur privé, affiche un excédent budgétaire qui fait débat. Alors qu’une partie de l’opposition et les partenaires sociaux s’y opposent, le gouvernement envisage de prélever ce surplus pour financer les petites retraites.
Selon L’Opinion et Le Monde, le gouvernement n’aurait finalement pas abandonné le projet de ponctionner le budget de l’Agirc-Arcco pour renflouer les caisses des petites retraites. Une mesure justifiée par un excédent trop important, qui a atteint l’an dernier 4,3 milliards d’euros. Un montant relativement bas comparé aux 5,6 milliards d’euros enregistrés en 2022. Une baisse due à la revalorisation des montants des pensions à 4,6%.
L’exécutif veut utiliser cet excédent pour augmenter les petites retraites. Une proposition qui suscite la colère des partenaires sociaux, qui s’étaient déjà opposés à cette idée lorsqu’elle a été exposée une première fois, à l’automne dernier. Alors qu’on croyait que le gouvernement l’avait définitivement enterrée face à la colère et au rejet qu’elle a récoltés, cette proposition aurait finalement refait surface au sein du gouvernement dans cette conjoncture d’économies tous azimuts, révèle L’Opinion, citant une source sûre du ministère du Travail.
L’Agirc-Arrco enregistre 6 milliards d’euros d’excédent en 2030
« Aujourd’hui, le gouvernement est face au mur. Il refuse de se serrer la ceinture, alors il la serre aux autres. C’est insupportable, je rappelle que l’argent de l’Agirc-Arrco n’appartient pas à l’État. C’est celui des salariés et des retraités », dénonce la sénatrice LR Pascale Gruny dans les colonnes de Public-Sénat.
Malgré la contestation, le gouvernement ne semble pas avoir renoncé à l’idée de piocher dans l’excédant de la retraite complémentaire. Il estime que c’est grâce aux nombreuses réformes qu’il a mises en place qu’un excédent aussi important a pu être atteint. « À l’horizon 2026, sur le total des excédents, 1,2 milliard d’euros est dû à la réforme des retraites adoptée au printemps dernier. Nous considérons comme légitime que cette part des excédents liés à la réforme puissent être mobilisés pour participer au financement d’un régime de solidarité », avait affirmé l’ancien ministre du Travail, Olivier Dusspot, en octobre 2023.
Pour l’heure, cette information demeure incertaine. Mais au vu des nombreuses mesures prises pour rétablir les finances de l’État, avec un objectif d’économie de 10 milliards d’euros en 2024, la mise en œuvre d’une telle mesure ne serait pas étonnante.
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