Si la pension de base a bien été revalorisée de 2,2 %, certains retraités ont été surpris en découvrant une hausse bien plus modeste sur leur relevé bancaire. En réalité, cette différence s’explique par l’évolution des prélèvements obligatoires appliqués aux pensions. Plusieurs paramètres entrent en jeu, notamment la CSG, la CRDS et la Casa, qui peuvent réduire le montant net perçu.
Une augmentation de 2,2 % qui ne se retrouve pas toujours sur les comptes
Depuis janvier 2025, les pensions de retraite de base ont été augmentées de 2,2 %. Cette revalorisation, appliquée aux pensions versées en février, devait permettre aux retraités de compenser en partie l’inflation. Mais de nombreux bénéficiaires ont eu la mauvaise surprise de constater une hausse bien inférieure sur leur relevé bancaire.
En parallèle, les pensions complémentaires Agirc-Arrco avaient déjà été augmentées de 1,6 % en novembre 2024. Pourtant, l’effet combiné de ces revalorisations est souvent masqué par une révision des prélèvements sociaux appliqués aux pensions.
Le rôle central de la CSG dans le calcul des retraites
Le principal facteur expliquant ces écarts réside dans la Contribution sociale généralisée, dont le taux varie en fonction des revenus. Cette taxe, qui finance en partie la Sécurité sociale, est prélevée directement sur les pensions de retraite. Selon le revenu fiscal de référence de 2023, les retraités se voient appliquer un taux différent. Certains bénéficient d’une exonération totale, tandis que d’autres sont soumis à un taux réduit, médian ou fort.
En 2025, le seuil d’imposition au taux normal de la CSG est fixé à 26 002 euros pour une part fiscale. Si un retraité dépasse cette limite, son taux de CSG peut augmenter, absorbant en partie ou totalement la revalorisation de sa pension.
D’autres prélèvements qui impactent le montant net
Outre la CSG, deux autres contributions viennent grever les pensions de retraite. La Contribution pour le remboursement de la dette sociale, fixée à 0,50 %, et la Contribution de solidarité pour l’autonomie, à 0,30 %. Cette dernière ne concerne toutefois que les retraités soumis aux taux de CSG les plus élevés, soit 6,60 % ou 8,30 %.
À cela s’ajoute une cotisation d’assurance maladie de 3,2 %, qui contribue elle aussi à réduire l’augmentation nette perçue. Au total, ces prélèvements sociaux peuvent atteindre jusqu’à 10,1 %, soit une ponction significative sur les pensions brutes, détaillent nos confrères de Ouest-France.
Des ajustements possibles tout au long de l’année
Les retraités peuvent également constater des ajustements en cours d’année. Pour la complémentaire Agirc-Arrco, les évolutions du taux de CSG peuvent donner lieu à des régularisations en mars, voire à des remboursements sur les pensions de janvier et février si une correction est nécessaire.
De plus, la pension de retraite étant soumise au prélèvement à la source, le taux appliqué peut être revu en septembre, en fonction de la mise à jour des données fiscales par la Direction générale des finances publiques. Cela peut engendrer de nouvelles variations du montant perçu en fin d’année.
Une hausse qui masque des disparités
Si la revalorisation des pensions en 2025 était censée améliorer le pouvoir d’achat des retraités, son effet réel varie fortement en fonction du niveau de prélèvements appliqués à chacun. Certains voient une hausse significative, tandis que d’autres, notamment ceux qui changent de tranche de CSG, peuvent constater une augmentation minime, voire inexistante.
Face à ces fluctuations, il est essentiel pour les retraités de surveiller leur revenu fiscal de référence et d’anticiper les éventuelles évolutions de leur situation fiscale afin de mieux comprendre l’évolution de leur pension nette.