Arrivé à la tête des votes au deuxième tour des législatives, le Nouveau Front populaire est décidé à appliquer le programme pour lequel il a été plébiscité, à commencer par l’abrogation de la réforme des retraites. Cette mesure inquiète néanmoins certains milieux financiers.
Plusieurs institutions financières idéologiquement en décalage avec le Nouveau Front populaire ont en effet exprimé leurs inquiétudes concernant les conséquences financières de l’abrogation de cette réforme. L’agence de notation américaine Moody’s, qui avait déjà émis en avril 2024 de sérieuses réserves sur la feuille de route mise en place par Bruno Le Maire pour réduire le déficit public, revient à la charge concernant la dette française.
Ce mardi 9 juillet, elle a prévenu que l’abrogation de la réforme des retraites, ainsi qu’une baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies, pourraient avoir un impact négatif sur la notation de la France. Elle fait ainsi pression sur le NFP afin d’abandonner son projet. Dans le détail, Moody’s, qui attribue actuellement la note Aa2 à la France, avec une perspective stable, prévient que la perspective pourrait être abaissée à « négative » en fonction de l’impact des tractations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance.
Les institutions financières s’inquiètent de l’arrivée de la gauche
Commentant l’actualité politique française, cette institution financière souligne que sans majorité claire, « voter des lois sera certainement difficile ». « Compte tenu des contraintes » avec lesquelles doit composer un tout nouveau gouvernement, « un assainissement budgétaire à travers (une baisse) des dépenses en 2025 » est « peu probable », prévoit l’agence, ajoutant qu’une hausse des recettes est également « improbable ».
Par son intervention, l’agence met donc la pression sur le nouveau gouvernement qui sera issu très probablement du NFP qui a remporté une majorité relative aux législatives. Elle essaie ainsi d’imposer une feuille de route qui sera certainement rejetée par ce front de gauche. Il faut dire que lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, Moody’s avait prévenu que cette décision risquait d’« accroître les risques » concernant la maîtrise budgétaire de la France, et donc sur sa note. « Une baisse de l’engagement gouvernemental en faveur de l’assainissement budgétaire augmenterait la pression » défavorable sur le crédit, affirme l’agence.
Soulignons qu’une autre agence de notation s’est exprimée sur les résultats de vote des Français. Il s’agit de L’agence de crédit S&P Global, qui a prévenu, lundi 8 juillet, que la note de crédit de la France serait « sous pression » si le pays « ne (parvenait) pas à réduire son important déficit public », estimant que la nouvelle Assemblée allait « compliquer l’élaboration des politiques ».
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