Les pensions de retraite du régime général varient selon plusieurs critères, dont la durée de cotisation et le statut des retraités. Si la moyenne nationale donne une idée générale des montants perçus, elle ne reflète pas les disparités importantes entre les différentes catégories de bénéficiaires. Tour d’horizon des tendances actuelles et des écarts qui se creusent.
Selon les données publiées par l’Assurance retraite, un ancien salarié du privé perçoit en moyenne une pension de 866 euros par mois, incluant la retraite personnelle ainsi que la pension de réversion pour les conjoints survivants. Derrière ce chiffre global, des différences notables apparaissent en fonction du genre. Les hommes touchent en moyenne 978 euros, soit 200 euros de plus que les femmes, dont la pension mensuelle moyenne s’établit à 778 euros.
Cette inégalité s’explique en grande partie par des carrières plus courtes et des rémunérations plus faibles pour les femmes, entraînant une accumulation de droits à la retraite moins avantageuse. De plus, les interruptions de carrière liées à la maternité ou au travail à temps partiel affectent directement le montant des pensions.
Pour les retraités ayant validé tous leurs trimestres d’assurance nécessaires, la pension de base est logiquement plus élevée. Ceux ayant une carrière complète perçoivent en moyenne 1 247 euros par mois. Là encore, un écart persiste entre les sexes : 1 362 euros pour les hommes contre 1 123 euros pour les femmes, soit une différence de 21 %.
Des écarts encore plus marqués pour les nouvelles pensions de 2024
Les inégalités ne se résorbent pas avec le temps, bien au contraire. Parmi les 865 470 nouvelles pensions attribuées en 2024, le montant moyen s’élève à 839 euros par mois. Cette moyenne cache de nouveau une forte disparité entre hommes et femmes.
Les hommes partis à la retraite l’an dernier perçoivent en moyenne 978 euros, alors que les femmes doivent se contenter de 747 euros, soit une différence encore plus marquée qu’auparavant. Cette tendance se confirme pour les retraités ayant une carrière complète. Parmi les 296 361 nouveaux retraités remplissant cette condition, la pension moyenne atteint 1 272 euros, mais avec une nouvelle fracture entre 1 409 euros pour les hommes et 1 127 euros pour les femmes.
Autrement dit, en 2024, l’écart de pension entre les sexes atteint 25 %, rapporte Capital. Ce creusement des inégalités pose la question de l’efficacité des réformes mises en place pour réduire les écarts de retraite entre hommes et femmes.
Quelles perspectives pour l’avenir des retraites ?
Ces chiffres confirment que les inégalités de pension restent un défi majeur pour le système de retraite français. Malgré la mise en place de dispositifs censés améliorer la situation des retraités les plus modestes, notamment les femmes aux carrières incomplètes, les écarts restent profonds.
Face à cette réalité, plusieurs mesures pourraient être envisagées pour réduire ces disparités. L’augmentation du minimum contributif, qui permet d’assurer une pension de base plus élevée aux carrières les plus fragiles, est une piste régulièrement évoquée. D’autres solutions, comme la prise en compte plus avantageuse des trimestres validés pour la maternité ou les congés parentaux, pourraient également contribuer à un rééquilibrage des pensions.
L’évolution des retraites dans les années à venir dépendra également des réformes en cours et des ajustements apportés au système de répartition. L’indexation des pensions sur l’inflation et les perspectives économiques joueront un rôle déterminant dans le maintien du pouvoir d’achat des retraités.
Un système encore marqué par les inégalités
Si la moyenne des pensions donne une première indication sur les revenus des retraités, elle ne reflète pas les nombreuses inégalités qui persistent, notamment entre les hommes et les femmes. Le cas des nouvelles pensions de 2024 montre même que ces écarts ont tendance à s’aggraver.
Pour les futurs retraités, ces chiffres soulignent l’importance d’anticiper et d’optimiser leur pension en vérifiant leurs droits tout au long de leur carrière. Entre rachats de trimestres, dispositifs de retraite complémentaire et optimisation fiscale, plusieurs leviers existent pour tenter de se rapprocher, voire dépasser, la moyenne nationale.